Même quand l'actualité sportive n'est pas assez chaude pour nous réchauffer en cet hiver le football se charge pour nous faire réagir par le biais de son corollaire qu'il porte dans ses plis. Cette fois, c'est une interview du gardien Wassim Naouara qui par son principe même a fait problème. Etalé sur toute une page d'un hebdomadaire local, après m'être inquiété pour l'avenir de ce jeune, j'ai décidé de lui consacrer ce propos, à lui et à ceux de son âge qui ont choisi de faire du football leur métier. C'est parce que je n'ai pas leur âge, que le mien m'autorise à leur dire ceci : Prenez garde au chant des sirènes, car il n'est fait que d'illusion. Toute ovation finit par s'éteindre et au moindre faux-pas, on oubliera jusqu'à votre nom. Seuls le labeur, l'effort et la souffrance sont porteurs de continuité et que tout talent ne vaut que par son humilité. Quand après seulement quelques rencontres, Wassim, où tu as brillé, on vient te tresser des lauriers, tu devrais te méfier. Avant toi bien des talents se sont brisés, telles des vagues sur les rochers de la réalité, ne laissant que l'écume de la déception et des regrets. Quelques jours avant ton interview, un autre gardien qui, quarante ans avant toi, avait ton âge, est venu dans un quotidien de la place, pleurer les illusions qu'on lui a fait miroiter. Si tous les jeunes qui ont du talent ont une once de sagesse, ils méditeront profondément ce propos. Afin de se convaincre, que les plus grandes carrières se construisent à coups d'effort, de sacrifice et d'humilité et non par des louanges qui ne sont que des oripeaux sous forme d'interview. J'ose espérer Wassim que ton intelligence soit à la hauteur de ton talent pour que même un 24 décembre, tu ne croiras pas au Père Noël.