Les festivités du cinquantenaire de la BNA ont organisé un colloque autour des mutations internationales auxquelles fait face le secteur. En tous les cas, la BNA affiche un bulletin de santé satisfaisant. La nouvelle configuration de l'économie dans le monde et du système financier continue d'alimenter les débats et susciter l'intérêt général, et notamment celui des institutions financières. Et la BNA (Banque Nationale Agricole) n'est pas en reste. Dans la contexte des festivités de son 50éme anniversaire, la banque a organisé, hier, un colloque sous le thème : « le secteur bancaire et les mutations internationales. » Cette rencontre a réuni des professeurs universitaires spécialisés dans le domaine de la finance ainsi que les dirigeants et les cadres de la banque. Au vu des ravages provoqués par la crise économique mondiale, la BNA vise une politique de restructuration dans ses modes opératoires en considérant grandement le rôle des TIC. Le but étant d'élargir le réseau des agences de la banque sur l'ensemble du territoire national. M. Taoufik Baccar, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie s'est exprimé à propos de l'évolution la situation financière dans le monde : « la mondialisation financière a conduit à la naissance d'un mouvement de libération financière à trois dimensions « la règle de 3D », basé sur la déréglementation et le développement de l'intermédiaire directe du marché financier dit la désintermédiation, ainsi que les barrières entre les catégories des banques et des établissements financiers dit le décloisonnement. » En effet, dans un paysage floué par les effets de la crise financière, les réformes d'ordre bancaire s'imposent plus que jamais. Notre système financier a, certes, fait preuve d'une certaine solidité en comparaison à d'autres systèmes dans le monde, surtout par la non convertibilité du dinar et l'absence d'investissement dans sur marchés étrangers. Mais il n'en demeure pas moins que la crise, n'en finit pas de révéler les insuffisances du système. En fait, il faudrait que le système financier national soit modernisé de sorte à s'aligner avec la croissance économique du pays. Par ailleurs, la BNA avec ses 31,7 millions de dinars de bénéficies et de 18% de l'épargne nationale, est un établissement dont le poids sur la conjoncture et la croissance économique est à prendre en compte. Le Président Directeur Général de la BNA, M. Moncef Dakhli a parlé de l'augmentation du capital de la banque au cours de cette année qui est passé de 100 à 160 millions de dinars et qui a réussi l'émission d'un emprunt obligataire de 50 millions de dinars. M. Chedly Ayari, professeur universitaire a mis l'accent sur les retombées de la crise mondiale sur la finance à l'échelle internationale. Selon lui, les risques externes doivent être mutés et pousser les institutions financières à s'adapter aux nouvelles exigences des marchés financiers de par le monde. Aujourd'hui, on parle de restauration, de réhabilitation, de réintégration, et de restructuration. Le Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie a précisé à ce propos : « les réformes à adopter s'étalent sur quatre chapitres, le premier concerne une meilleure gestion des risques liés aux instruments financiers et monétaires ainsi que leur contrôle, le deuxième chapitre touche à la transparence et l'évaluation basée sur des critères objectifs ; le troisième concerne la mise en place d'un système de contrôle des agences de rating et de notation financière ; le quatrième et dernier chapitre, il concerne une cellule de veille plus opérationnelle. » Le système financier de la Tunisie se porte bien en comparaison avec ceux d'autres pays ravagés par la crise. Les réformes citées sont indispensables à son amélioration et son évolution à l'échelle internationale. Toutefois, les instituons financières nationales devront accompagner cette restructuration axée sur la prestation des services aux particuliers. A ce propos M. Kéchiche a évoqué les orientations en cours d'examen en vue de mettre en place des mécanismes visant à porter la contribution des services bancaires au PIB à 5% en 2014 contre 3% actuellement.