* La formule encourage le tourisme local, mais encore faut-il qu'elle soit bien appliquée. * Ils se bousculent lors des repas parce qu'ils veulent tout mettre à la fois sur leur table " Le " All inclusive ", traduit en français par " tout inclus " ou " tout compris ", a d'abord vu le jour dans les Caraïbes, avec des destinations-phares comme la République Dominicaine, Cuba, le Mexique. La formule a, par la suite, très vite gagné d'autres régions dans le monde comme la Réunion, la Guadeloupe et les pays du Bassin Méditerranéen (Italie, Espagne, Turquie, Tunisie, Maroc, Egypte...) Une formule particulièrement adaptée aux familles qui souhaitent maîtriser leur budget, et plus généralement à tous ceux qui veulent pouvoir se détendre sans se soucier des dépenses. Chez nous cette formule a connu depuis quelques années un grand succès auprès des touristes étrangers et des autochtones. La majorité des hôtels tunisiens ont adopté cette formule pour offrir à leurs clients des vacances à des prix étudiés, sans rien dépenser durant tout le séjour. C'est là le principe même de la formule " All inclusive ". Le ministre du Tourisme tunisien a indiqué dans une conférence de presse, tenue récemment, que : " le secteur du tourisme subit les contrecoups de la crise mondiale. Recul du nombre d'arrivées de 2,5 % et repli du nombre de nuitées de 8,7 %, ce sont les derniers indicateurs enregistrés par le secteur au terme du mois de novembre 2009. " Il est vrai que ces chiffres concernent les touristes étrangers qui ne sont pas venus pour des raisons très connues, comme la peur de la Grippe A H1N1, ou la crise économique mondiale.
Plutôt satisfaits Le mois de décembre semble, cependant, avoir sauvé la face à pas mal d'hôtels qui ont affiché complet grâce au tourisme local qui connait une croissance spectaculaire surtout pendant les vacances d'hiver et les fêtes de fin d'année. Ajoutons à cela, le grand nombre de vacanciers algériens qui ont opté pour la Tunisie pour passer leur séjour de fin d'année. Nous l'avons constaté il y a quelques jours, lors d'un séjour passé dans un hôtel bien renommé à Hammamet, où toute la clientèle était formée de Tunisiens ou d'Algériens, venus profiter des offres " all inclusive " proposées par cet hôtel. Les quelques rares touristes étrangers étaient presque inaperçus ! Il en était de même, croit-on savoir, dans plusieurs hôtels de cette région et peut-être dans d'autres régions du pays. Ces touristes locaux qui ont payé pour un séjour " all inclusive " étaient-ils vraiment satisfaits des services fournis dans cet hôtel ? C'était la question que nous avons posée à quelques résidents ainsi qu'aux responsables de cette résidence hôtelière. Parmi les clients interrogés, certains ont exprimé leur satisfaction quant aux prestations offertes, d'autres nous ont fait part de leurs doléances. " L'hôtel est propre, a fait remarquer un client tunisien, le personnel est accueillant et sympathique, les buffets sont variés et bien garnis, l'animation des soirées est acceptable. Je viens avec ma femme et mes trois enfants et nous n'avons pas eu de problèmes à part la climatisation des chambres que l'administration de l'hôtel a vite fait de réparer ! "
Pas de connexion Internet malgré le wifi Un autre vacancier, venu passer quelques jours en compagnie de sa femme et ses deux filles, ne cachait pas sa déception quant à l'application de la formule " all inclusive " qui, selon lui, n'est pas bien assimilée par les hôteliers, puisque ces derniers écartent certains services, pourtant essentiels, de cette formule : " Pour moi, le " all inclusive " signifie tout sans exception ! Or, comment ça se fait qu'on nous refuse la connexion à Internet alors que l'hôtel dispose d'un wifi. On nous demande de verser la somme de 20 dinars pour une seule journée de connexion ! Ma fille a été obligée d'aller dans un publinet loin de l'hôtel pour un travail urgent sur Internet pour seulement 1 dinar ! Un autre problème, les téléviseurs dans les chambres sont sans télécommande, il faut verser un cautionnement de 15 dinars, remboursables à la fin du séjour, pour en avoir une ! Je me demande si les touristes étrangers sont servis de la même façon ou s'ils bénéficient d'un traitement de faveur ! Pour moi, " All inclusive ", c'est un séjour sans soucis ni contraintes ni dépenses supplémentaires ! " Un troisième résident qui venait pour un week-end avec sa famille a fait les remarques suivantes : " Je me demande pourquoi l'administration de l'hôtel ne procède pas à un renfort de personnel en cas de surbooking ; hier, nous étions la moitié du nombre de clients embarqués aujourd'hui, et pourtant, le nombre de serveurs n'a pas augmenté ; ce qui a provoqué un grand chaos aux heures de repas ! La formule " all inclusive " est profitable à toutes les familles tunisiennes, elle encourage le tourisme local ; mais encore faut-il qu'elle soit bien appliquée, que ce soit identique pour les étrangers que pour les autochtones ! " Nous avons contacté un responsable dans ce même hôtel qui nous a éclairés sur certains aspects de la formule " all inclusive " qui demeure encore mal comprise par la plupart des vacanciers : " cela diffère d'un hôtel à un autre, le " all inclusive " n'est pas le même partout, cela dépend du classement de l'hôtel (nombre d'étoiles). Les services consentis aux clients dépendent également du contrat signé avec l'organisme responsable du groupe, le prix payé d'avance détermine souvent la qualité et la nature des services fournis ; par exemple, on peut exclure les boissons alcoolisées de la liste des services au cas où le responsable du groupe l'exigerait ! Quant aux bousculades remarquées lors des repas, cela revient à la mentalité des gens qui veulent tout mettre à la fois sur leur table, alors qu'en principe, on devrait procéder par étape : le hors-d'œuvre d'abord, le plat de résistance et le dessert enfin. Pourtant nous n'avons pas de problèmes de quantité : les buffets sont toujours biens garnis ! Pour ce qui est de la connexion à Internet, c'est une demande légitime, ce service doit être inclus dans la formule " all inclusive ", d'autant plus que pas mal de résidents ont en besoin ! "