Depuis quelques mois, la revue du cinéma « SeptièmArt » paraît plus régulièrement. Chaque mois, les cinéphiles peuvent la retrouver dans les kiosques à journaux. Malgré une équipe restreinte, ce magazine, qui en est à sa 44ème année, est resté fidèle à une ligne éditoriale qui s'attache à mettre en lumière le cinéma arabe et africain et à rendre compte également de l'actualité cinématographique tunisienne. Vingt- quatre pages en tout éditées en deux langues : une partie française et une autre arabe dont les contenus sont différents. Il ne s'agit donc pas d'une traduction de l'une et l'autre partie mais bien d'articles distincts même si les rubriques sont les mêmes. Les derniers numéros se distinguent par une mise en page plus aérée avec davantage d'illustrations séduisantes. Malgré tous les efforts fournis par l'équipe et le peu de moyens humains et financiers, la revue arrive à s'imposer en diversifiant les sujets. Le numéro 120 qui vient d'être publié comporte dans la partie française l'actualité cinématographique : le documentaire de Hichem Ben Ammar, article signé par le réalisateur lui-même et dans lequel il explique la démarche entreprise pour réaliser son film « kène yama kène fi hadha ezzamène». Ce film a été projeté fin décembre au cours d'une séance spéciale. Un autre court métrage tunisien « Le secret » réalisé par un Italien Ricco Riccio et produit par un Tunisien Mohamed Ali Ben Hamra a fait l'objet d'un article critique. Sur le plan africain, le magazine nous annonce que les assisses pour relancer le cinéma africain qui connaît des difficultés insurmontables auront lieu en 2010 à Alger. En couverture, on retrouve la charmante actrice Dorra Zarrouk qui fait une belle carrière en Egypte et a déjà à son palmarès plusieurs films et feuilletons d'envergure à l'instar de la star Hind Sabri. Un portrait lui est donc consacré dans lequel l'auteur fait l'éloge de cette artiste qui a su vite imposer son talent hors frontières. Le dossier du mois s'intéresse au bilan du cinéma tunisien de l'année écoulée. Une année mi-figue mi-raisin qui a quand même vu la sortie de cinq longs métrages de qualité inégale. La rubrique flash-back fait un retour sur l'histoire du cinéma mondial et met en relief l'époque du muet notamment celle des célèbres comiques comme Charlie Chaplin, Laurel et Hardy, Buster Keaton et d'autres dont les films sont toujours d'actualité et n'ont pas pris une seule ride. A l'occasion des fêtes de fin d'année, Arte diffuse chaque soir un film de Charlot. La partie française de la revue s'achève avec la rubrique « Buzz » où le directeur de la revue Mustapha Nagbou s'insurge contre les fermetures des salles dont celle de Kairouan qui a fait les beaux jours du cinéma dans cette ville. Côté arabe, Mohamed Ali Nahdi arrache la couverture et avoue dans un entretien réalisé alors qu'il était en plein tournage de son prochain court métrage qu'il se préoccupe toujours de la question de la jeunesse. En effet, « Le projet » son précédent court métrage soulève avec justesse cette problématique et le second s'attaque aussi au problème de génération et de famille. Outre l'interview, le dossier du mois passe en revue les films tunisiens qui se sont distingués au cours des années passées mettant l'accent essentiellement sur l'année 2009 et le niveau toujours en baisse de la production. D'autre part, un hommage est rendu à une figure de proue du cinéma suédois, le cinéaste Ingmar Bergman. Un menu riche et intéressant pour une revue qui réfléchit en profondeur au cinéma dans sa dimension à la fois arabe, africaine et internationale. Bonne lecture !