Le Temps-Agences - Des militants pro-Gaza et des policiers égyptiens se sont affrontés à El-Arich lorsque l'Egypte a refusé qu'un convoi d'aide humanitaire n'entre dans la Bande de Gaza via ce port de la mer Méditerranée, a-t-on appris hier auprès de témoins. Les affrontements ont duré pendant deux heures de façon intermittente. Plus d'une cinquantaine de militants ont été blessés, de même qu'une dizaine de membres de la sécurité égyptienne. L'Egypte a été critiquée par les organisations arabes et musulmanes qui protestent contre «sa coopération avec Israël» dans le blocus imposé depuis 28 mois au territoire palestinien contrôlé par le Hamas.
Plus de 500 militants de différents pays accompagnent le convoi organisé par le groupe «Viva Palestina», basé en Grande-Bretagne, et transportant plusieurs tonnes d'aide humanitaire ainsi que des véhicules vers la Bande de Gaza.
Les incidents ont éclaté tard mardi soir sur le port d'El-Arich, lorsque les autorités ont déclaré aux organisateurs du convoi que sur les quelque 200 camions, 59 ne pouvaient pas entrer dans le territoire palestinien par l'Egypte. Il leur a été conseillé de se rendre aux terminaux israéliens.
Selon un responsable de la sécurité, les camions en question transportent des pick-up, des berlines, des groupes électrogènes et d'autres équipements, qui ne sont pas autorisés à franchir la frontière égyptienne à Rafah. Seule l'aide médicale et les passagers peuvent pénétrer dans Gaza par ce point de passage.
Mais pour les militants, ces nouvelles conditions violent un précédent accord avec les autorités égyptiennes, qui avaient autorisé, selon eux, la totalité du convoi. Les autorités avaient déjà refusé l'entrée du convoi par la mer Rouge, l'obligeant à changer de parcours.
Alice Howard, une porte-parole du groupe, a rapporté que les organisateurs négociaient avec un responsable égyptien qui avait promis de revenir vers eux avec des réponses. Mais au lieu de ça, 2.000 policiers anti-émeutes se sont présentés, dispersant les militants avec des canons à eau et des pierres.
Dans un communiqué, «Viva Palestina» dit avoir bloqué l'entrée du port pour en barrer l'accès aux policiers. Un responsable de la sécurité égyptienne a confirmé qu'ils avaient installé deux camions pour bloquer l'entrée du port. Ils ont aussi incendié des pneus et brièvement détenu un officier de police et quatre de ses hommes. Ils ont plus tard été relâchés, certains avec des côtes cassées.