Peut-on ne pas parler, en ce moment de la CAN, surtout quand on y participe ? Seulement comment faire pour écrire avant l'événement une page qui sera lue après ? Si l'exercice exige de la voltige, il dédouane, toutefois, d'user du style panégyrique tout autant que de la critique sans rémission. Jusqu'à hier on n'a parlé que de choses quantifiables et éphémères devenues vaines le lendemain. Hier on ne savait pas si aujourd'hui on peste ou on se félicite de ce qu'hier a eu de réel. Alors pourquoi s'attacher aux choses qu'on peut qualifier, quantifier, soupeser sous toutes leurs formes pour découvrir après, l'inanité de nos efforts ? N'est-il pas préférable que d'hier on ne garde que ce qu'on a ressenti d'abstrait soit l'intérêt et l'émotion et d'aujourd'hui le fait de pavoiser sinon d'exprimer sa colère et son dépit. Des sentiments qui ne peuvent être enseignés même à longueur de colonnes ou de nuits entières de débats. Qu'importe si les arguments d'hier, tous voulus convaincants pour nous expliquer le comment et le pourquoi, pourraient resservir demain pour nous convaincre du contraire puisque tels des manteaux réversibles, ils tiennent au chaud à l'envers comme à l'endroit. Qu'en ce moment, on soit gai ou triste, ce n'est qu'une réalité passagère, l'essentiel est ce qu'on ait pris l'ivresse en buvant l'espoir hier et aujourd'hui la joie ou le dépit selon ce qui s'est réellement passé hier et que je n'ai pu écrire avant et que vous ne pourrez lire après.