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Il était une fois…
Arts plastiques: Rachida AMARA à la galerie Kalysté
Publié dans Le Temps le 15 - 01 - 2010

Ce n'est pas pour exprimer une quelconque nostalgie, mais plutôt une quête sur les origines de l'acte de création. C'est la démarche de Rachida Amara. Elle nous transporte avec ses gravures vers la source et l'essence même de l'art. Aidée en cela par son médium d'expression de prédilection, la gravure, d'où elle ne cesse, depuis sa première exposition personnelle à El Teatro en 2003, de soutirer le maximum de potentiel afin d'arriver à la quintessence. Dans l'exploration de son art, Rachida ne garde que l'essentiel. Nulle fioriture. Point de superflu.
Elle semble avoir trouvé dans la gravure monotype son meilleur allié dans cette quête du dépouillement de l'acte de création.
Elle nous rappelle, dans son exposition qui se tient actuellement à la galerie Kalysté (jusqu'au 30 janvier 2010), de prendre le temps de nous retrouver avec ce qu'il y a de plus profondément inné en nous mêmes, et qui n'a pas changé depuis les artistes des grottes de Lascaux ou d'Altamia. Elle donne ainsi une démonstration de la pertinence de la remarque d'Oscar Wilde quand il disait « En réalité, c'est le spectateur, et non la vie que l'art reflète ». En sondant notre âme, c'est nous que Rachida met à voir. Elle semble, à travers ses gravures, faire aussi echo à Hemingway qui, en décrivant Santiago dans son chef d'œuvre « Le viel homme et la mer », disait « Tout en lui était vieux, sauf son regard ». N'est ce pas une bonne définition de l'Humain, que seuls les artistes peuvent capter ? Ce même roman d'Hemingway ne commence-t-il pas avec « Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau ». C'est qui ce « vieil homme »? Nous, peut être. Et l'art ? Un moyen possible de salut. Et l'artiste ? Il nous montre qu'on n'est pas seul en nous livrant au spectacle de nous mêmes. C'est ce que Rachida AMARA fait de nous, aussi, dans son expo « Visions et Evasions ». Elle nous invite, à travers ses œuvres, de vivre cette expérience jubilatoire. Elle est capable, en une incision, de nous mener vers l'essentiel, tel un Giacometti, « dégrossissant » à l'extrême ses personnages, pour n'en garder que l'âme.
Rachida grave des figures. Peu importe lesquelles. Elle ne tombe pas, pour autant, dans le piège de l'ineptie de la sentence tant chérie par ses paires et postulant, en substance, que "le sujet est un prétexte !". Car, aussi prétexte soit-il, le sujet reste toujours un choix, et un choix n'est jamais innocent. Quant elle prend pour sujet "à graver" le corps humain, elle ne fait que questionner son médium, sa pâte d'encre, sa plaque et son rouleau, sur leurs capacités à devenir corps. Et quand elle s'intéresse aux pylônes, (ces énormes poteaux soulevant les câbles de transport d'électricité à très haute tension), elle questionne son médium, sur sa capacité à restituer l'énergie du trait. Et par la liberté qu'elle prend à manipuler le corps d'une femme ou d'un homme, peu importe, elle ne fait que questionner sa « pâte d'encre » sur sa capacité d'empathie, et à partir de là sur notre capacité à nous reconnaître dans son miroir.
Son vocabulaire est composition, dessin et palette. Rachida ne cherche ni à représenter ni à transmettre des messages. Elle nous tend, simplement, un miroir pour nous ramener à la grammaire et aux origines de la création. Elle semble avoir fait sienne la célèbre réplique d'Hemingway,( encore lui !) quand il répondit à un journaliste l'interrogeant sur «le message» de son œuvre: «Il n'y a pas de messages dans mes romans. Quand je veux envoyer un message, je vais au bureau de poste.» Rachida enverrait, plutôt, un SMS ou un e-mail. A Chacun son temps et les technologies de son temps. La démarche, cependant, demeure la même.


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