On croyait fermement au succès de notre équipe nationale, une sorte d'insurrection de nos représentants, histoire de démontrer qu'ils ont bien du sang dans les veines. Peu importe la manière, on pensait vigoureusement en une prouesse, qui serait acquise sur le terrain, balle au pied, comme on dit et, finalement, la désillusion était au rendez vous. Depuis plus de deux ans, nous sommes en panne et en manque, quasi-chroniques, de fraîcheur, de personnalité et de classe. Depuis les récents changements, on espérait innocemment que la sélection nationale allait saisir sa chance à pleines mains, mais, au bout du compte, nous étions réveillés par le clairon assourdissant de la vérité, que nos joueurs sont incapables de digérer les efforts qui leur sont demandés et, curieusement, à partir d'une heure de jeu, ils commencent à manquer de jus, d'où, cette incapacité d'être à la hauteur de ce rythme de plus en plus échevelé que requiert une compétition continentale telle que la CAN. Petit résultat devant la Zambie, sélection nationale juste ? Peut être, mais, à l'analyse, on s'aperçoit qu'il ne pouvait guère en être autrement. Notre championnat, disons le sans fard, est faible. Aucun club n'arrive plus à figurer dans le 'top four' africain. Nous sommes absents dans la quasi-totalité des compétitions internationales des jeunes. Aucun de nos professionnels ne travaille dans une grosse écurie... Comment veut-on avoir une grande sélection ? Tout le monde s'accorde à dire qu'entraîner une équipe nationale, et, entraîner un club, ce n'est pas la même chose. Les sélectionnés pour cette CAN ont été traités comme s'il s'agissait de robots ou simplement d'ouvriers spécialisés... Une sélection nationale, ne peut pas être rôdée sans le moindre match amical. Les erreurs, il y en a eu partout, du choix (discutable) des joueurs, à la préparation, en passant par la planification à vue de nez... Trop peu pour un match international Mercredi, on a pensé par exemple, que la défense, riche en personnalités évidentes, allait se comporter correctement. Rien n'en fut. Et justement, le plus capé, le expérimenté, celui qui était la poutre faitière sur laquelle toute l'animation défensive reposait, entendons Karim Hagui, n'a pas pu s'élever au niveau des circonstances. Aymen Mathlouthi a fait ce qu'il a pu, même si sur le but encaissé, il y a des choses à dire. Les latéraux Khaled Souissi, et, Yassine Mikari ont été honnêtes derrière, mais devant, si l'on excepte une belle opération du gaucher qui a failli faire mouche, rien n'est à signaler. Trop peu, pour un match international officiel. Se sont-ils conformés aux consignes? On ne peut pas le dire, et, en tous les cas ils nous ont habitués, l'un et l'autre, à mieux, en matière de soutien aux deux lignes devancières. Nous avons imaginé que la ligne intermédiaire que Faouzi Benzarti a dû présenter allait être une véritable courroie de transmission, et, ce ne fut pas le cas. Ce milieu là n'a pas de l'avenir, répugnant à prendre le moindre risque, et, surtout la moindre initiative. Houcine Ragued a été juste dans ses crampons, mais est-que Khaled Korbi est vraiment plus utile que Haythem M'rabet? Le second est plus entrepreneur et constructeur. Oussama Darragi est une valeur sûre, mais fallait-il vraiment compter sur lui? Il relève à peine d'un bobo de santé... Venons-en aux seules satisfactions relevées : du haut de ses dix neufs piges, le petit Youssef M'sakni, a tout d'un grand. Devant la Zambie, on a eu par moments que le sort du reste de l'équipe dépendait de ses mouvements. Inspiré, quand il montrait le bout de son nez, ses rivaux paniquaient. L'action à l'origine du but d'égalisation était des plus spectaculaires. Il a tout le temps pour peaufiner sa tenue physique, mais quelle classe! Un futur leader! (tel père tel fils) Zouhaïr Dhaouadi auteur du but, mais aussi, coupable d'avoir loupé un second nettement à sa portée, est à créditer d'un bon match. Ses raids sur le flanc de droite (lui le gaucher) ont été d'un danger constant pour la défense des Zambiens. Avec un meilleur soutien, il aurait pu aspirer à mieux. Dans ce chapitre nous insérons Amine Chermiti qui aura été le joueur qui ait le plus couru et le plus dérangé la défense rivale. On lui découvre un jeu sans ballon qu'iln'avait pas du temps de son passage à l'Etoile. Il est indispensable. Les quelques mouvements entrepris par Faouzi Benzarti dans le but de rafraîchir le jeu et espérer faire banco, n'ont pas été fructueux. Issam Jemâa n'est que l'ombre de celui qu'on a connu il y a quelques temps. L'incorporation de Chaouki Ben Sâada est trop tardive, et, celle de Mohamed Ali Nefkha était inutile. Osons espérer en guise de conclusion, que contre le Gabon, on verra sur le terrain les joueurs les plus affûtés, au niveau des trois lignes, trois lignes.