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Nous sommes tous médecins
Le fléau de l'automédication
Publié dans Le Temps le 17 - 01 - 2010

L'une des toutes premières phrases clés que les barons de la médecine tiennent à enraciner chez leurs jeunes étudiants encore à leurs premiers balbutiements lors de leurs premières prises de contact est la suivante : « La médecine n'est pas une science exacte. »
Entendre, pour une même pathologie, pour une même symptomatologie, pour un même cortège de signes cliniques d'appel, le traitement adéquat n'est en aucun stéréotypé, n'est jamais le même. Recommandation s'appliquant non seulement à deux malades différents présentant la même maladie, mais également à la même personne se plaignant après un laps de temps plus ou court de la même indisposition et ne réagissant nécessairement pas forcément à la même prescription antérieure salvatrice.
La guérison étant tributaire, faut-il le souligner avec force, d'une infinité de facteurs à prendre en considération par les professionnels de la santé. L'âge, le sexe, la corpulence, les antécédents médicochirurgicaux, les allergies éventuelles à tel ou tel produit, les résistances développées à l'endroit de certains médicaments, l'approche psychologique et la relation de confiance médecin-malade, etc. tous ces paramètres et bien d'autres conditionnent et sanctionnent la thérapeutique préconisée et prescrite.
Du copier coller chez nous
Une remarque de la plus haute importance à mettre en exergue cependant et que malheureusement le plus clair d'entre nous ignore ; le médecin n'est nullement tenu par une obligation quelconque de résultat ! En plus clair et légalement parlant, il n'est pas responsable de l'échec de la thérapie qu'il a prescrite. Mais encore faut-il se soit au préalable muni de toutes les conditions de réussite, qu'il ait appliqué le protocole classiquement suivi, bref qu'il n'ait pas enfreint le code médicinal, la marche scientifique et rigoureuse dans son approche de la maladie : examen clinique complet, bilan biologique adéquat, explorations radiologiques ciblées, voire recourir à l'avis autorisé d'un ou de plusieurs de ses confrères autrement plus versés sur la question.
Comment se présente l'affaire du côté de chez nous ? Les malades consultent-ils régulièrement ou se fient ils à leur mémoire, aux recommandations de la voisine du pallier, à l'expérience consommée de l'aide soignant du quartier parti à la retraite depuis la nuit des temps ?
Pour avoir une idée précise sur la question, nous avons effectué une enquête auprès de certains médecins mais également nombre de pharmaciens.
Les praticiens sont unanimes à reconnaître que l'automédication est très répandue chez nous. Mais curieusement, ce sont les classes dites défavorisées qui n'y adhèrent point et l'ignorent totalement. Pour ces gens, maladie équivaut à avoir recours aux médecins que ce soit au secteur privé ou public. Ils ne se hasardent jamais à soigner leurs enfants ou eux-mêmes par des ordonnances apprises et toutes prêtes à l'emploi.
L'anachronisme provient par contre de chez les « instruits » ( ?), ceux qui se prennent pour des lumières, les touches à tout en quelque sorte. Ils ont en tête quatre antibiotiques, trois anti-inflammatoires et les deux antipyrétiques les plus habituellement prescrits et les plus couramment utilisés et le tour est joué pour jongler avec. Des parents nullement initiés vont jusqu'à injecter par leurs propres mains des produits en intramusculaire aux leurs avec le risque énorme de toucher un gros nerf ou d'inoculer le médicament dans un vaisseau traînant dans les parages par méconnaissance de l'anatomie humaine.
Il va sans dire que ces « efforts » peuvent être couronnés de succès dans quelques cas, mais pour le reste, c'est une perte d'argent et surtout de temps pour un malade voyant son état sombrer de mal en pis avec des accidents souvent très graves à déplorer mais il serait alors bien trop tard pour y remédier.
50 % des chiffres selon les pharmaciens !
Même son de cloche chez les pharmaciens que nous avons approchés. Pratiquement 50 % voire plus de leurs ventes quotidiennes sont assurées par ce genre d'automédication qu'ils appellent dans leur jargon pharmaceutique « produits conseils » ! Et là exception faite des anxiolytiques, des antidépresseurs, des psychotropes, des médicaments du tableau (B), et de quelques rares antibiotiques ( pas toujours), tous les produits sont réclamés et obtenus par les clients qu'ils codifient en deux catégories distinctes.
Les malades chroniques poly-médicamentés et qui, à chaque deux mois renouvellent de leur propre chef leurs doses en court-circuitant leur médecin. Argument massue : A chaque consultation, mon spécialiste me délivre les mêmes produits avec les mêmes posologies. A quoi bon alors me coltiner des honoraires élevés pour une photocopie de l'ordonnance que j'ai toujours eue en mains depuis mes toutes premières consultations ?
Pour le reste, ce sont des parents d'un niveau certain qui s'amènent débitant à la hâte les noms des médicaments avec cet air suffisant de ceux qu'adoptent les personnes sûres de leur fait, de leur affaire. Allez leur expliquer que pareille démarche pourrait être nocive et ils vous riraient au nez, encore heureux qu'ils ne vous prieraient pas de vous occuper de vos affaires vous tançant vertement et vous renvoyant à vos chers études sans le moindre ménagement, sans d'autre forme de procès !
Dangers à courir
Il va sans dire qu'on ne va pas se précipiter chez le médecin pour la moindre indisposition banale, mais encore faut il faire la part des choses en reconnaissant ses limites. Le risque de passer à côté d'une très grave atteinte voire de la compliquer est patent. Par ailleurs, à force d'être utilisés à tout va et avec des doses inadéquates, certains antibiotiques finissent par ne plus être opérants, efficaces du moment que les organismes finissent par développer des résistances vis-à-vis d'eux. Les résistances peuvent également apparaître quand une thérapie dûment prescrite sur une durée de huit jours est arbitrairement stoppée au bout du troisième jour par le patient s'estimant à tort sorti d'affaires et totalement guéri.
Et le jour où le médecin a réellement besoin de ces produits pour juguler justement une bactériémie donnée, il se trouve les mains liées à cause de cette résistance antérieure.
D'autres médicaments peuvent être hautement allergisants, le choc anaphylactique qu'ils causent s'ils sont pris à l'aveuglette pourrait mener tout simplement au coma,… à la mort !


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