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Bons prétextes pour les -Fatwas- d'un autre âge
Rencontres sur le Net
Publié dans Le Temps le 23 - 02 - 2010

Les hommes de religion, guides spirituels, sont censés nous donner des interprétations et des explications concernant des phénomènes qui n'existaient point jadis. Avec la montée des médias, ils sont des centaines à trancher dans des affaires parfois d'une simplicité évidente et d'autres de grande importance.
Aujourd'hui un sujet suscite une polémique parmi les hommes de religion et face à eux, les simples citoyens sont « perdus ».
Internet et rencontre sur le net, est-ce « Halal ou Haram ». Tous les jours, on nous sort une fatwa.
Au moment où sur une chaîne française on passait une émission sur les retrouvailles amoureuses sur le net, un Cheikh du Moyen-Orient jugeait que se rencontrer sur internet, même si le cadre reste virtuel est interdit par la religion.
Son argument est que cela favorise les relations hors les liens du mariage pour les célibataires et constiturait un adultère pour les mariés.
Quelle est la part de logique dans cette fatwa qui n'est pas nouvelle, mais qui commence à être pesante ?

Internet et les retrouvailles
Que cela soit sur le plan amical, familial ou même amoureux, Internet et les réseaux sociaux ont permis à des millions de gens de se retrouver. On perd de vue un ami cher, un amour qui nous hante encore, une mère ou un père parti il y a des années et en quelques clics cette personne est devant nous.
Internet constitue aussi un espace où l'on peut étendre son réseau professionnel : nouer des connaissances avec des collègues, des collaborateurs et des gens du même domaine, ou garnir « son carnet client », se faire connaître et même trouver des tuyaux pour conclure des affaires.
Pour les gens solitaires ou qui n'ont pas le temps ou le moyen de sortir, le réseau leur permet d'avoir des amis même virtuellement, des personnes avec qui on peut discuter le soir chez soi, même quand on n'a pas la force de bouger de son divan.
Des centaines de couples se sont connus sur le net et entamé leur histoire d'amour en discutant virtuellement. Cette technique a même ses vertus, puisque contrairement à la vraie vie, l'Internet offre l'espace et la possibilité de se connaître sur les plans de la personnalité et des idées.
Ainsi, un réseau social peut contenir des célibataires, des mariés, des chômeurs, des membres de la même famille, quand chacun vit quelque part dans le monde, sans que cela ne mène forcément à l'illégalité ou au péché.
Il permet également d'apprendre, de toujours suivre l'actualité, d'entendre de la musique pour ceux qui en sont fans et même du Coran pour les musulmans les plus pieux. Bref on y trouve de tout et c'est le choix qui détermine tout. Peut-on de ce point de vue interdire d'une façon catégorique l'utilisation de réseaux sociaux pour communiquer ?
S'abstenir d'Internet ou s'imposer
des limites ?
Il est vrai qu'il arrive souvent que les choses dérapent sur le net. Face à leurs ordinateurs et sans aucune surveillance, des adolescents naviguent sur des sites prohibés, des personnes déjà mariés se laissent aller dans un monde fantasmatique – qui peut parfois finir par des rendez-vous réels – des célibataires se mettent à multiplier les relations sexuelles virtuellement ou en se rencontrant ensuite dans l'intimité.
Les pires drames peuvent arriver : des pédophiles piègent des enfants et les attendent à la sortie de l'école pour les kidnapper, des pervers chassent les jeunes filles et cela finit parfois par des viols, voire des meurtres, des dealers attirent des âmes perdues et souffrantes pour en faire des consommateurs de drogue. Tout, peut arriver sur le net ! comme tout peut arriver dans la rue !
Mais qu'est-ce au fait un réseau social ? N'est-ce pas une société virtuelle ? De ce fait, ce qui se passe dans une société réelle se transmet automatiquement dans cette société virtuelle.
A défaut de sites prohibés, il existe des chaînes « XX » et des vidéos faciles à trouver. Au lieu des sites de rencontre on peut se sentir attiré vers quelqu'un dans un café, dans la rue, avant le net, il y avait bien des gens qui faisaient connaissance au hasard via le téléphone, et avant le téléphone, il y avait toujours un moyen de se rencontrer entre homme et femme. Un pédophile peut être là juste à côté : membre de la famille, ami proche, un inconnu qui arrive à force de sympathie et de gentillesse à s'introduire dans la famille de l'enfant, des kidnappeurs passant leur temps devant les écoles. Ne peut-on pas se faire agresser dans la rue ? Tout comme un pervers pourrait passer des jours et des nuits à pourchasser sur le net, il peut tout aussi bien passer son temps à rôder dans les endroits déserts, parcs, rues…
Et les dealers ? Ils savent se glisser partout : les établissements scolaires, les endroits de divertissement et même dans le coin de la rue qu'on habite. Les feuilletons américains et les films retransposent cette réalité.
Le mal ne vient donc pas d'Internet. Le mal vient de l'être humain lui-même. Ceux qui sont corrects le seront en face à face ou derrière un écran. Les âmes tordues n'ont en Internet qu'un moyen de plus pour étancher leur perversité. Et les personnes se donnant à l'adultère sur le net ne s'y retiendront pas ailleurs. Tout se passe en nous et entre le bonheur de retrouver les personnes chères que procurent les réseaux sociaux et la fatwa qui juge péché le fait de se rencontrer sur Internet, il est évident que seules les limites que l'on impose à soi-même nous dévoilent la part de logique…
En tous les cas, l'adhésion de la société tunisienne à la culture numérique se passe sans dérives et sans heurts. Car là aussi, les règles prudentielles sont établies. Les débauches n'y passent pas et l'on n'a, donc, pas besoin de " Fatwas " d'un autre âge.


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