Au Proche-Orient c'est Israël qui fixe les choix et décide de tout. Aucune puissance au monde ne peut le contrarier dans ses desseins. Quant à l'ONU elle n'a pas de droit de regard sur ce qui se passe dans les territoires palestiniens. Elle est aussi exclue du processus des négociations. Et c'est Tel Aviv qui ne veut pas de cette organisation, préférant et imposant des pourparlers bilatéraux, avec les Palestiniens avec médiation américaine ! En dépit de ce dicktat, le processus enclenché à Oslo demeure lettre-morte. Il est dépassé dans les faits et bien d'autres tentatives furent essayées, mais aucune d'entre-elles n'avait réussi à redonner le moindre espoir pour de véritables négociations menant vers la création d'un Etat palestinien. Et à chaque fois qu'une ébauche de solution pour des pourparlers sérieux se fait jour, les gouvernements successifs d'Israël usent d'un subterfuge qui leur épargne à chaque fois de s'engager sur la voie de la paix. Dissoudre le parlement et organiser des élections anticipées est l'arme dont usent les dirigeants de l'Etat hébreu avec succès. Elle leur permet de gagner du temps et donne la possibilité au nouveau cabinet de tout remettre en question, surtout quand la majorité issue du scrutin n'est pas celle qui avait précédé l'élection. C'est le cas de celle dirigée par Ben Yamin Netanyahou, et son extrémiste et xénophobe ministre des Affaires étrangères Lieberman. Et ce ne sont pas les discours du début de mandat de Barack Obama qui allaient faire changer d'avis ou d'attitude la coalition au pouvoir en Israël. Bien au contraire c'est la Maison-Blanche, qui, sous l'insistance des groupes de pression au Congrès et dans le monde des affaires et qui sont acquis aux thèses de l'Etat hébreux qui dut faire marche-arrière pour ne plus exiger l'arrêt de la colonisation comme préalable à la reprise des négociations qui sont bloquées depuis plus d'un an. L'attitude de l'Europe n'est pas non plus différente des Etats-Unis d'autant qu'au sein de l'UE c'est une véritable cacophonie qui règne. Du côté des pays arabes c'est le mutisme total et l'impuissance d'entreprendre la moindre action à même de redonner espoir au peuple palestinien qui vit sous les brimades de l'occupant et dont l'Autorité qui a tout misé sur l'Occident pour trouver une solution se retrouve embarrassée et les mains liées face à l'intransigeance et l'arrogance de la partie israélienne. Cette dernière consciente des rapports de force qui lui sont favorables n'hésite pas à braver tous les interdits pour agir selon ses intérêts et imposer ses vues. L'une des armes dont elle use et sans se soucier des réactions internationales demeure la provocation, qu'elle justifie toujours par la menace qui pèse sur son existence. Au cours des dernières semaines, l'armée israélienne a multiplié les raids sur la bande de Gaza, déjà sous embargo, les provocations à l'encontre du Liban. Les services secrets de Tel Aviv ont repris les assassinats ciblés contre des dirigeants de la résistance palestinienne. Celui de Mabhouh aux Emirats Arabes Unis est la parfaite illustration d'une politique qui va jusqu'à défier ses propres alliés occidentaux. Les faux-passeports européens délivrés aux membres du commando qui a exécuté le dirigeant du Hamas attestent de l'arrogance des dirigeants israéliens et du peu de cas qu'ils se font des réactions internationales. D'ailleurs celles-ci n'ont pas dépassé le cadre de l'indignation de la part des pays dont on a usé des faux sceaux sur les passeports en question. Et ce qui est encore plus grave, c'est le manque de fermeté et l'insouciance de l'acte d'assassinat de la part des dirigeants européens qui n'ont déploré que l'usage de ces faux passeports ! Cela prouve qu'Israël jouit d'une immunité absolue dans tout ce qu'elle entreprend et qu'aucune force au monde n'est en mesure de l'arrêter. C'est un Etat hors la loi mais qui est au-dessus des lois.