Par Malek Slim - Israël va-t-il ou non arrêter et définitivement la construction des colonies ? De la réponse à cette interrogation dépendra la naissance ou non d'un Etat palestinien. Arrêter la colonisation et démanteler les colonies déjà existantes c'est la condition qui doit être remplie pour que l'on puisse parler d'indépendance de la Palestine, de la mise en place des rouages nécessaires pour que les Palestiniens exercent leur autorité sur un territoire aux frontières reconnues. Sans cela il n'y a point de souveraineté ni d'Etat palestinien. C'est cette situation qui prévaut actuellement dans la Cisjordanie occupée et que les dirigeants de l'Etat hébreu cherchent à éterniser en expropriant de plus en plus de terres palestiniennes pour y construire de nouvelles colonies. L'évacuation des territoires n'est donc pas envisagée par Tel Aviv, autrement, il n'aurait jamais toléré l'implantation massive de nouveaux colons qui seront demain sous administration palestinienne. La colonisation est de ce point de vue le nœud des négociations de paix qui venaient d'être relancées par les Américains, mais qui achoppent de nouveau après la fin du moratoire décrété par le gouvernement Netanyahou. Les pourparlers ont pour but de mettre sur les rails un processus dont l'aboutissement sera la création d'un Etat palestinien à côté de celui d'Israël et que ce dernier devra reconnaître dans ses frontières. Avec la légitimation des implantations on est à des années lumières de cet esprit qui doit logiquement présider à ces négociations parrainées par Washington qui a exclu toutes les autres parties qui devaient normalement y être associées. Le président français l'avait clairement dit lors de sa conférence de presse avec le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à l'issue de leur entretien lundi 27 septembre. Une manière comme une autre pour signifier au président Barak Obama qu'il est en train de faire fausse route. Lors de cette même conférence et en dépit de son soutien indéfectible à l'Etat hébreu. Nicolas Sarkozy a martelé que la « colonisation doit cesser ». Encore faut-il que son message soit reçu. Au fait le président français n'a fait que répéter et rappeler une exigence mille fois formulée par toute la communauté internationale et par l'ONU dont les résolutions sont sans équivoque sur la question. Mais force est de reconnaître que le laxisme dont fait preuve cette communauté internationale à l'égard de Tel Aviv est pour l'essentiel dans le blocage qui dure depuis plus de quarante-trois ans. Et comme résultat de ce laxisme et de l'absence d'une véritable pression, Israël se retrouve conforté dans sa logique et se montre de plus en plus intransigeant sur la question des négociations qui « peuvent continuer en parallèle avec la construction des colonies » ! Curieuse manière que celle de ces dirigeants de concevoir la paix, et l'attitude incompréhensible des parrains de son processus qui ne font que s'embourber dans leurs contradictions et tout en voulant la paix tolèrent avec une bienveillance suspecte le renforcement de l'occupation qui sape tout espoir de naissance d'un Etat palestinien indépendant.