Au Proche-Orient et avec l'avènement de Netanyahu, la situation est devenue explosive, tant les provocations du gouvernement que dirige ce dernier sont devenues une constante de sa politique. Au moment même où le vice-président américain se trouvait en pourparlers avec les dirigeants de l'Etat hébreu, ces derniers n'ont eu aucune gêne pour remettre les Etats-Unis à leur place leur signifiant que c'est Israël qui mène la danse dans les régions, en annonçant l'autorisation de construire 1600 unités nouvelles de logement en Cisjordanie. Un camouflet qui en dit long sur les vrais rapports de force qui régissent les relations américano-israéliennes. Et ce ne sont pas les excuses de Netanyahu qui allaient changer le cours des événements. Le coup n'était nullement fortuit, il était au contraire bien planifié et prémédité. Tel-Aviv, par une telle provocation a signifié à l'allié américain qu'il y a une limite qu'il ne doit pas franchir. Les règles du jeu sont bien définies et doivent être respectées par la Maison Blanche. Cette dernière adopte d'ailleurs, depuis des mois un profil bas devant l'arrogance israélienne et du coup M. Obama se retrouve les mains liées et évite d'évoquer la question de la paix au Proche-Orient. Ce sont sa secrétaire d'Etat et son conseiller au Proche-Orient qui ont désormais la charge de ce dossier. M. Mitchell qui devait effectuer une visite en Israël, mardi dernier, a dû la reporter. Les raisons avancées de ce report peuvent être interprétées comme une sorte de mauvaise humeur américaine à l'égard des dirigeants israéliens. Or, à voir de près il est aisé de constater que du côté américain on a opté pour une attitude qui s'apparente à celle de l'autruche, pour s'éviter un énième camouflet à un moment où le gouvernement de Tel-Aviv plus que jamais décidé à aller de l'avant dans sa politique expansionniste sur fond de nouvelles provocations, avec l'ouverture d'une synagogue à Al-Qods-Est. Ce nouvel épisode confirme que les dirigeants de l'Etat hébreu ne reculent devant rien et sont prêts à défier tout le monde. Et ils savent pertinemment que nulle part au monde n'existe une puissance qui soit en mesure de leur dire assez et il est temps de vous remettre à la table des négociations. Les parrains de la paix qui se faisaient nombreux dans les années 1990 et qui avaient tant agi auprès des Palestiniens pour qu'ils renoncent à la résistance et optent pour la négociation, ont, semble-t-il, perdu la voix, pour ne plus les entendre, plus d'indignation, ni de condamnation des agissements d'un Etat qui se comporte en hors la loi, défiant tout le monde et surtout leurs alliés les plus engagés et qui, par malchance pour les Palestiniens, sont eux-mêmes ces parrains de cette paix chimérique. Incapables de s'opposer à la volonté de Tel-Aviv, les capitales occidentales sont certes dans l'embarras mais leur marge de manœuvre est quasiment nulle et de fait, elles n'ont plus rien à proposer pour espérer influer sur une situation dont les rênes sont entre les mains d'Israël. L'échec est on ne peut plus total avec plus de vingt ans de promesses non tenues et une situation sur le terrain qui ne fait qu'empirer pour un peuple aujourd'hui otage et dont ses territoires et ses villes sont de plus en plus menacés par une judaïsation rampante. Le plus grave, est que les parties arabes qui se sont portées garantes pour que les Palestiniens finissent par accepter de s'asseoir à la table des négociations sont aujourd'hui, totalement absentes et incapables de la moindre réaction. Enigmatique position que celle de ces pays qui peuvent pourtant apporter un brin d'espoir à ce tableau noir. Il leur suffit de hausser le ton à l'adresse des Américains et des Européens pour que la donne change. Le feront-ils ? C'est peu probable et même impensable !