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Jubilation des uns ; mécontentement des autres
Le 19 mars, entrée en vigueur de la loi anti-tabac dans les cafés et les restaurants
Publié dans Le Temps le 11 - 03 - 2010

Le 19 mars entre en vigueur la loi interdisant l'acte de fumer dans les cafés et restaurants. Une loi appliquée depuis des années un peu partout dans le monde, mais sera-t-elle respectée chez nous en Tunisie ?
Nous avons à ce propos recueilli les témoignages de quelques propriétaires et gérants de café.
Néjib, gérant d'une cafétéria « la loi n'est pas claire sur plusieurs points ! »
« Je croyais que les cafétérias n'étaient pas concernées. D'ailleurs la loi n'est ni claire ni précise : qui paye les amendes ? Le client, le propriétaire ou le gérant ? La superficie du local entre-t-elle en jeu dans l'application de cette loi ?
D'une part, peut-on obliger les clients à faire ou à ne pas faire une chose qui fait partie de leur habitude leur procurant la détente. D'autre part leur imposer de ne pas fumer, fait partie pour moi de la vente conditionnée.
De ce fait, je n'interdirai pas à mes clients de fumer, je les mettrai seulement en garde contre les rafles, juste pour qu'ils fassent attention. Ou alors je fixerai des horaires (sourire) ils ont le droit de fumer entre 5h et 8h du matin, puis entre 18h et 19h. Franchement, ce n'est pas logique. J'ai une petite cafétéria, les gens viennent ici pour boire un café pendant cinq minutes et fumer une cigarette avec. Je suis entouré d'entreprises où il est interdit de fumer, les agents et employés viennent ici pour ce petit plaisir, si je le leur interdit, ils iront ailleurs. Et même si les hommes acceptent de prendre leur café, de sortir avec et de fumer dehors, qu'en est-il des femmes ? La mentalité tunisienne n'accepte pas encore l'idée de voir des femmes fumer dans la rue ».
Khaled, propriétaire de restaurant–café « La loi m'arrange et elle est à mon avantage »
« Ceux qui veulent fumer peuvent sortir sur la terrasse. Je me hâterai d'afficher un peu partout à l'intérieur qu'il est interdit de fumer. La cigarette après le déjeuner, ne m'arrange pas de toutes les façons. Ici je travaille plus dans la restauration que dans les breuvages et donc, qu'on mange et qu'on parte, me rapporte plus que de m'attarder sur les tables après le manger à fumer les cigarettes l'une après l'autre. Les gens laisseront la place à d'autres. Je ne ferai d'ailleurs pas de séparation. Pas de cigarettes dans tout l'intérieur ! »
Jamel. R, gérant d'une cafétéria « Cette loi représente une perte énorme pour nous ! »
« On n'a pas le choix, on va appliquer la loi. Malgré la petite superficie du local, on fera une séparation, marquant un espace fumeur et un autre non fumeur. Mais je vous le dis : ce sera pour nous une grosse perte. Filles et garçons refuseront de s'exécuter et il y aura beaucoup de problèmes. Ils n'aimeraient pas qu'on leur dise quoi faire et ne pas faire, surtout s'il s'agit de s'offrir un plaisir. Et le plaisir de fumer devant une tasse de café en Tunisie est ancré en nous. Dans les meilleurs des cas, ils iront ailleurs où ils trouveront sûrement quelques endroits qui n'appliquent pas la loi et on perdra nos clients. »
Jamel. Y, propriétaire d'un café chic « Les consommateurs s'y habitueront… Il faut juste leur accorder une vingtaine d'années ! »
Tout le monde fume ici, même mes serveurs, alors que, moi, j'ai toujours été un « anti-tabac » ! Avant même l'instauration de cette loi j'avais déjà érigé une séparation à l'intérieur pour les fumeurs et les non fumeurs bien qu'il y ait dehors une grande terrasse. Maintenant, je vais élargir encore plus l'espace non fumeur. Je ne crois pas que cela engendrera des pertes pour mon commerce. En Europe, la loi est bien appliquée et il n'y a point de problèmes, les Tunisiens s'y habitueront comme l'ont déjà fait les Occidentaux, il faut juste leur laisser vingt ans. Certains Tunisiens ont néanmoins une mauvaise réaction quand on leur dit, ici c'est non fumeur. En général, ils refusent de s'exécuter et partent immédiatement changer d'endroit.
Témoignages de consommateurs
Selim. B « enfin je serai libéré »
« L'odeur de la cigarette m'a toujours dérangé. Je n'arrive plus à respirer. Mes yeux me font mal et, pour comble, mes vêtements puent la fumée à chaque fois que je sors. Il va de soi alors que cette loi me fasse énormément plaisir. Il était temps ! Sortir deviendra plus agréable. Déjà que je suis entouré de fumeurs, quand on sort je suis systématiquement obligé de subir leur plaisir à notre table sans parler des autres autour de nous. L'avantage alors est que cela va me libérer puisqu'on ne s'exécute jamais quand on demande à quelqu'un gentiment de ne pas fumer, la loi se chargera d'imposer cela ! »
Mehdi. M « cette loi me gâchera le plaisir d'aller boire un café »
« En tant que fumeur, mais civilisé, je respecterai la loi, mais cela gâchera vraiment mon plaisir. C'est une habitude pour moi de m'attabler devant un café chaud et de fumer, maintenant il faut que j'apprenne à m'en passer. Il se peut que j'aille moins dans les cafés, ou alors que j'apprenne à sortir devant le local chaque fois que j'ai envie de fumer. Il faut juste s'y adapter, jusqu'au moment où j'arrêterai peut-être… C'est un fait que je respecterai, mais si un jour j'arrête ce sera pour d'autres motifs. »
Neila. K « les gens accepteront-ils de voir les filles fumer dehors ? »
J'approuve cette loi puisque beaucoup de gens souffrent du fait d'être fumeurs passifs et de subir une odeur qui leur est insupportable. Moi-même, malgré que je sois fumeuse, je ne supporte pas l'odeur d'une cigarette allumée à côté de moi.
Quand je voyage à l'étranger, cela ne me dérange nullement de sortir fumer dehors. Cela ne gâche en rien mon plaisir, mais le problème en Tunisie est ceci : accepte-t-on de voir des filles dans la rue avec leur cigarette ?
Il se peut que des gens en soient offensés, mais ne répliquent point. Seulement et dans beaucoup de cas, on se fait carrément agresser et l'on nous traite de tous les noms. Les hommes en Tunisie s'adapteront mieux à cette loi que nous autres filles… »


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