Tunis / Le Temps : Dans cette affaire de braquage suivi de meurtre, deux personnes sont impliquées dont un mineur, jugé devant le tribunal des enfants. Les faits concernaient un chauffeur de taxi à Nabeul qui fut hélé par les deux personnes un soir du mois de juillet 2005. Montant à bord du véhicule, elles lui demandèrent de les emmener au port de pêche de Béni Khiar. Le taximan acquiesçant à leur demande, prit la direction indiquée cependant en chemin et avant d'arriver à destination, les deux clients lui demandèrent de s'arrêter dans un endroit désert et obscur. Là, l'auteur principal, brandissant un couteau l'obligea à lui remettre tout l'argent qu'il avait sur lui. Le mineur complice prit le portefeuille du pauvre homme alors qu'il était tenu en respect par l'auteur principal. Il n'y trouva cependant que dix dinars. Celui-ci finit par lui asséner un coup de couteau quand même sur le flanc et un deuxième au cou lui générant deux profondes blessures. Il l'acheva par le coup de grâce, qui lui coupa les veines. L'auteur principal inculpé d'homicide volontaire et vol qualifié en vertu de l'art 204, du code pénal prévoyant la peine de mort dans ce cas de vol suivi de meurtre, fut condamné en première instance à perpétuité. Il interjeta appel, et comparut devant la cour pour déclarer qu'il n'avait pas l'intention de tuer la victime et que l'arme blanche en question se trouvait sous le siège du véhicule. Qu'est-ce qui explique toutefois, le fait qu'il ait assené plus d'un coup de couteau à la victime ? tenait-il absolument à la tuer ? L'avocat de la défense, en réponse à cette question pertinente et de nature à établir la mauvaise foi de l'accusé, soutint que son client avait commencé par asséner un seul coup au taximan. Mais celui-ci avait réagi pour se défendre et a voulu arracher le couteau en question de la main de son agresseur, et fut ainsi atteint à la main et au bras par inadvertance, dans des circonstances indépendantes de sa volonté. Il plaida de ce fait la requalification de l'infraction dans le sens de l'article 208 relatif aux coups et blessures ayant généré la mort sans intention de son auteur de la donner. Cependant la cour ne suivit pas la thèse de la défense, en confirmant la condamnation a perpétuité prononcée à l'encontre de l'accusé en première instance.