Ils sont légion ceux qui s'accordent à dire que le Stade Tunisien a transmis une image honnête lors de sa dernière sortie. Pourtant, durant les jours précédant le match, la rue sportive colporta des rumeurs qui n'ont rien à voir avec le sport et l'éthique. L'équipe du Bardo est à saluer pour avoir respecté ses engagements, et franchement elle n'a pas volé son succès. Avec le peu de moyens dont elle dispose, et bien que son moral ait été dans ses chaussettes, elle a su s'insurger contre les mauvaises langues. Le coach brésilien, attaqué de tous les côtés, a pris une belle revanche sur ses détracteurs. Il a aligné ceux qu'il a jugés être les plus en forme, il a même tenu à faire participer Mabrouki, joueur formé par l'USMO, et qui a rallié Le Bardo l'été dernier. Et puis il a eu le mérite, d'être, peut-être, le seul à flairer que le ressort de son rival était en train de faiblir dans le dernier quart d'heure. En foi de quoi, il n'a pas arrêté de motiver ses poulains, en particulier ceux qui n'ont pas bien joué, les incitant à presser, à camper dans la moitié du terrain de l'adversaire en vue de tenter le jack pot. Il a fini par avoir gain de cause, puisque, une distraction des défenseurs doublée d'une toile de Nefzi permit à Akrout, pourtant complètement lessivé, de gicler d'on ne sait où, puis de trouver les ressources nécessaires pour détourner la balle, dans une position extrêmement difficile, au fond du sac, à un moment où personne ne s'y attendait. Le Stade Tunisien, que beaucoup croyait effrité, a su relever la tête, au prix de sa sueur et de son abnégation. Personne ne lui a fait le moindre cadeau. Il commence à entrevoir un lendemain meilleur, et cela n'est pas survenu depuis belle lurette. Les fins d'exercice stadistes des dernières saisons ont toujours été pénibles ces derniers temps, si l'on excepte 2003, année du dernier grand trophée glané. Le club de Mohamed Achab est sur la bonne voie de redressement, et pour atteindre son objectif, il lui faut surfer sur cette brillante victoire aux dépens de l'USMO. Une mission dans ses cordes.