Ils sont morts pour que la Tunisie vive libre, souveraine et indépendante. Ils ont arrosé de leur sang cette terre bénie. Ce sont les martyrs de la Nation, ces hommes et femmes imbus de l'amour de la patrie et imprégnés d'un patriotisme aigu qui ont emprunté la voie la plus périlleuse, celle du militantisme, de la lutte et du sacrifice pour l'indépendance, la liberté et la dignité. L'histoire de la Tunisie est jalonnée de noms d'hommes valeureux qui se sont illustrés par leur héroïsme, leur refus de la résignation et de la servitude et leur dévouement au service de la patrie. Comme elle est jalonnée d'événements historiques qui ont marqué chaque étape du combat contre le colonialisme, l'hégémonie et l'oppression. Les événements des 8 et 9 avril 1938 en constituent l'une des étapes les plus glorieuses du mouvement national. De grandes manifestations ont marqué ces journées au cours desquelles le peuple tunisien est sorti revendiquer des réformes politiques dont l'institution d'un Parlement tunisien symbole de souveraineté. La riposte des forces coloniales fut dure et ce fut le bain de sang. La commémoration de cet événement est toujours l'occasion de leur vouer fidélité et reconnaissance. Fidélité et reconnaissance pour continuer sur le chemin qu'ils ont tracé, celui du don de soi, du dévouement et du sacrifice pour assurer au pays invulnérabilité et progrès. Car, comme l'a affirmé le Chef de l'Etat dans son discours du 20 mars 2010, " la préservation de l'indépendance n'est pas moins importante que sa conquête et le sacrifice consenti à son service ". Ce sera la lourde tâche des générations montantes, celles qui n'ont pas connu les affres de la colonisation et qui sont nées dans un pays libre et souverain. Il est indispensable de leur inculquer les hautes valeurs léguées par les martyrs et les leaders de la lutte pour l'indépendance. Comme de leur enseigner le sens de leurs sacrifices et la difficulté de leur parcours pour que l'avènement d'une fête nationale ne soit pas seulement considéré comme un simple jour férié ni une aubaine pour le farniente et le repos.