L'échec de la campagne du Liban contre le Hezboallah en 2006 demeure vivace dans les esprits des dirigeants de l'Etat hébreu, qu'ils soient politiques ou militaires. On cherche par tous les moyens à l'effacer pour redorer le blason de leur armée qui fut malmenée pendant plus d'un mois par des milices qui ne disposaient ni d'avions, ni de chars ni d'une technologie militaire sophistiquée telle que celle entre les mains de leur ennemi. Israël ne pouvait se satisfaire de son équipée contre la bande de Gaza en janvier 2009. Il lui faut plus que cela. Une vraie guerre, contre un ennemi de taille ! L'organisation du Hezboallah, a elle seule ne suffirait pas, d'autant plus qu'elle risque de connaître la même issue que celle de juillet-août 2006. Pour Tel Aviv, une vraie guerre est celle qui soit menée contre une armée régulière. Celle de la Syrie est la mieux indiquée. Et ce, pour une raison évidente : démontrer à tous que l'armée israélienne n'a rien perdu de sa réputation d'invincibilité écornée par le camouflet de l'été 2006. Cela sera le principal objectif de la prochaine guerre. Car, depuis sa création, la raison d'être d'Israël a toujours été l'image qu'il donne de lui-même à l'étranger. Outre cet objectif, il en existe tant d'autres, qui sont moins urgents mais qui demeurent vitaux pour un pays dont le maintien de la population sur place et l'immigration des juifs vers la "terre promise", ne sont possibles que si la sécurité y est assurée. Une guerre gagnée contre la Syrie aura pour conséquences de priver des organisations, comme le Hezboallah, où le Hamas d'une aide vitale en provenance de l'Iran et dont Damas assure selon Israël l' acheminement. Par ailleurs, une victoire militaire du genre permettrait à Tel Aviv de durcir davantage ses conditions de négociations à l'égard des Palestiniens et contraindrait le pouvoir syrien à abandonner sa position d'intransigeance du moment, vers des concessions qui seraient toutes à l'avantage de l'Etat hébreu, notamment en ce qui concerne le Plateau du Golan et son soutien aux milices chiites du Liban. Par voie de conséquence le poids de ces milices dans la vie politique libanaise, ne serait plus à même d'influer sur les décisions du gouvernement de ce pays. Avec une Syrie défaite et un Hezboallah exsangue, Israël imposera à Beyrouth la signature d'un traité de paix qui lui soit favorable. Sans compter qu'un Hezboallah marginalisé, priverait Téhéran d'un relais important dans la région et réduirait de son influence. Les dirigeants de l'Etat hébreu ont tout à gagner d'une nouvelle aventure militaire, mais cette fois-ci sur une très grande échelle. Elle bouleverserait les équilibres existants et qui ne sont pas tous favorables à Tel Aviv. Elle redessinerait la carte politique de la région et imposerait à la communauté internationale une autre vision de ce que sera la paix au Proche-Orient. Une paix taillée sur mesure et qui fera d'Israël, le principal acteur. Avec le gouvernement actuel où l'extrême droite religieuse pousse vers la confrontation, la guerre, n'est plus à exclure. Ce n'est qu'une question de temps et bien sûr d'opportunité. Et cette dernière si elle ne se présenterait pas, les dirigeants de Tel Aviv, n'hésiteront pas à la provoquer. Et quand Israël décide, ses alliés finissent par se plier à ses exigences. Et ce n'est pas Barack Obama qui va se mettre au travers de cette volonté lui qui ne manque pas de problèmes chez lui.