Organisée par le Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes « Ennjema Ezzahra », avec la participation d'un bon nombre de musiciens tunisiens, toutes spécialités confondues, la manifestation : « Musiciens de Tunisie », qui en est aujourd'hui à sa quatrième édition, s'ouvrira aujourd'hui par un spectacle musical de Mohamed Ali Kammoun intitulé « Kif Eddenya » (Comme la vie). Comprenant des nouvelles pièces, signées par Mohamed-Ali Kammoun (piano), le programme mettra notamment en exergue, le Nay de Hichem Badrani (Tunisie), mais aussi la batterie de Nafae Allam (Tunisie), la trompette de Arnaud Meunier (France), les saxophones alto, soprano et clarinette de Enrico Luconi (Italie), la basse de Hamza Zeramdini (Tunisie), avec, comme invités : Alia Sellami (vocal) et Malek Ellouz (‘ûd). « Kif Eddenya », vaste programme s'il en est, fait le choix du métissage, partant du principe, qu'en la matière, plus on plonge dans les racines, plus l'universalité s'épanouit via des ramifications qui trouvent toutes leurs sources, dans les brassages successifs qui en ont innervé le cœur battant. Elle se trouve ancrée dans un processus esthétique transmusical, tendu entre deux pôles, qui pourraient être aux antipodes : l'Orient et l'Occident. Sauf qu'il est incontestable que la musique, est un bateau sur lequel toute création embarque, pourvu qu'elle aspire à la beauté et à la transcendance. Entre modes traditionnels du Maghreb, de Turquie, d'Inde et accents jazzy mâtinés de latino, rock, etc., se dessine une vaste rêverie musicale… Cela étant, la manifestation « Musiciens de Tunisie » se poursuivra jusqu'au 29 mai, avec d'autres rendez-vous dont le moindre n'est pas l'hommage qui sera consacré à Mohamed Jamoussi à l'occasion de la célébration du centenaire de sa naissance (12 juillet 1910). Précisons par ailleurs, que seront également au rendez-vous, des musiciens tunisiens vivant à l'étranger, qui se caractérisent par le fait qu'ils soient parvenus à enrichir le paysage musical tunisien, par des innovations et des audaces musicales. Lesquelles n'auront pas contribué pour peu, à générer cette fameuse synergie, tant nécessaire à la floraison d'œuvres nouvelles, susceptibles de traduire les évolutions ayant marqué le domaine de la création, sous nos latitudes. Partant d'un terreau qui est le leur, pour s'ouvrir à d'autres sonorités, à une autre rythmique, fécondées par les rencontres musicales, à l'égal de celles qui a abouti à la naissance de « Musiciens de Tunisie ». « Ghajariat turquia et balkania » (Quatuor Habib Samandi), « Maqam- Ragha » (trio sous la direction de Khaled Ben Yahia), « Duo violon et piano » (Nidhal Jebali et Fusun Guray Regaieg), « Duo guitare et flûte traversière » (Fabienne Bouvet et Samir Ferjani), « Pablo » (Mamdouh Bahri Quintet), « Cœur en fleur » (Ouanès Khligène), « La serva padrona » (ensemble orchestral de Tunis, sous la direction de Rachid Koubaa), et en guise de clôture et cerise sur le gâteau : « Lahn El Khouloud » (Hommage à Jamoussi, sous la direction de Mourad Siala). Manière d'être fidèles…