Les propos d'un ingénieur agronome rencontré au hasard de mes pérégrinations ont eu l'effet d'une douche froide sur le consommateur que je suis... Jugez plutôt. Pour ce spécialiste, certains agriculteurs usent et abusent de produits chimiques aux effets dévastateurs sur la santé. Extraits édifiants : « vous les voyez ces belles fraises rouges qui viennent des serres ? Elles sont mûres avant la saison, charnues, elles donnent envie de les croquer à belles dents, n'est-ce pas ? » Et d'ajouter « pour freiner vos ardeurs, sachez que certains agriculteurs peu scrupuleux injectent dedans de l'hormone de croissance, qui est cancérigène, pour qu'elles atteignent la taille d'un abricot ou d'une pêche. Et ça, c'est contre nature, car une fraise naturelle ne dépasse pas deux centimètres… » Ce spécialiste m'a également affirmé que d'autres fruits comme les pastèques subissent le même sort : « on leur injecte de l'hormone de croissance avec des seringues ! Et ces belles pommes rouge vif que vous voyez sur les étals de ces charrettes ambulantes, sachez qu'elles ont été traitées chimiquement pour atteindre une telle couleur ! » Des affirmations qui ont fait remonter des images désagréables. Vous vous souvenez certainement du persil qui a été saisi il y a quelques années car il sentait mauvais. Une enquête avait à l'époque démontré que des agriculteurs arrosaient leurs champs avec des eaux usées. Et ce sont ces mêmes eaux usées qui ont servi cette année-là à arroser des pastèques, causant de fortes diarrhées auprès de centaines de citoyens abusés. A côté de ces horreurs, il devient inutile d'évoquer les autres aberrations : la margarine dénommée beurre, le café mélangé aux pois chiches, les poulets stressés élevés en batterie... Ah, il est beau le monde moderne !