Nous sommes hantés par la mort et entourés dans notre vie quotidienne par tout un système de signes renvoyant à l'idée de la mort. Nos rues portent des noms d'hommes morts (héros de guerre, noms de légende, hommes célèbres, personnages historiques, etc.), les statues érigées dans les places publiques en commémoration de personnages illustres disparus pour une cause ou une autre, les monuments et les musées, tous renvoient à l'idée de la mort. De la fameuse consigne rencontrée dans certains lieux : « Danger de mort » jusqu'à cette indication sur le paquet de cigarette « Fumer tue », cela nous rappelle constamment cette Faucheuse inévitable. De même, ces informations que les médias annoncent chaque jour sur les victimes d'une guerre déclenchée quelque part dans le monde, d'une épidémie dévastatrice ou d'une catastrophe naturelle qui moissonne des vies humaines, la rubrique nécrologique publiée dans nos quotidiens annonçant des centaines de décès chaque jour, ce sont là des occasions qui nous rappellent la mort. La perte d'un être cher, quelle qu'en soit la cause, nous met toujours face à cette mort qui reste une grande énigme. Cette mort nous a toujours éprouvés, frappés, désespérés, bouleversés et intrigués. L'homme a toujours craint la mort, tout en essayant de l'affronter, de la défier ; il finit cependant par l'accepter, sachant qu'elle peut frapper à tout moment ! Comment s'exprime la mort aujourd'hui ? Y a-t-il une façon appropriée de l'aborder, d'en parler ? Pourquoi éprouve-t-on tant de gêne en l'évoquant? Telles sont les questions auxquelles Philippe Di Folco et son équipe essaient de répondre. En effet, certaines gens, en parlant de la mort, ont recours à différents écarts linguistiques procédant d'euphémismes, de litotes, de métaphores ou de syllogismes pour ne pas la désigner par son propre nom. Les poètes et les écrivains ont employés maintes tournures pour évoquer la mort dans leurs écrits. Chez d'autres, le thème de la mort reste un tabou, tout comme celui du sexe. Souvent, harcelés par les questions de leurs enfants curieux, ils leur en parlent difficilement ! C'est que la mort a toujours angoissé les êtres humains depuis la nuit des temps. D'autant plus que c'est un thème qui est abordé abondamment dans les productions cinématographiques et les romans de fiction au point de semer la panique parmi les populations du monde. C'est dans ce contexte marqué d'appréhension et de confusion face à la mort, mais aussi dans le but de mettre à la disposition des lecteurs, les outils d'une meilleure compréhension de ce qui fait le plus peur aux humains que l'auteur a été amené à publier ce « Dictionnaire de la mort », lequel constitue un outil de réflexion et d'analyse des mots, des expressions et mêmes des conceptions et des rites relatifs à la mort. Avec ce dictionnaire, l'auteur et ses collaborateurs visent à montrer à quel point le comportement face à la mort est polymorphe (les pratiques religieuses reliées à la mort sont très diverses et elles varient selon les croyances, les pays, les communautés, les tribus…). Philippe Di Folco nous entraîne, par conséquent, dans un voyage passionnant au cœur de l'histoire des peuples, de la société occidentale, de la philosophie et des arts. Et, surtout, au coeur de nos angoisses, de cette menace inconsciente qui guide notre existence, qu'est la mort, cette seule vérité qui existe dans le monde. Ce dictionnaire pourrait devenir rapidement un usuel citoyen « c'est-à-dire quelque chose que l'on pourrait toujours avoir à portée de main. Puisque l'on pense tous les jours à la mort, on pourrait s'y référer, par exemple sur les questions du deuil, de l'angoisse, du silence». * Editions Larousse, avril 2010.