Fallait-il que des militants humanitaires soient assassinés de sang froid pour que la communauté internationale se rappelle qu'un million et demi de Palestiniens sont soumis depuis plus de trois ans à un blocus illégal et inhumain. Le carnage perpétré par Israël dans les eaux internationales, serait-il le catalyseur à une prise de conscience sur les effets pervers de ce blocus sur la population civile de Gaza et aboutirait-il à une action énergique pour mettre fin à ses souffrances ? Il est encore trop tôt pour l'affirmer mais un brin d'espoir se profile à travers les déclarations encourageantes de certaines personnalités internationales. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, reconnaissait hier, que ce blocus est " contre productif, intenable et immoral. Il punit des civils innocents et doit être levé immédiatement ". Tony Blair, représentant du Quartette de médiateurs sur le Proche-Orient, juge, pour sa part, qu' " il n'est pas sensé de mettre en œuvre une politique qui nuit souvent à la population de Gaza et n'a rien à voir avec le Hamas ". Il reste à savoir s'il s'agit de bonnes intentions de la part de personnalités décidées à aller jusqu'au bout de leurs idées ou bien à de simples déclarations dictées par la conjoncture et destinées à apaiser l'opinion mondiale quelque peu choquée par le massacre commis par les israéliens. Il ne suffit pas de bonnes intentions sans une marge de manœuvre apte à influer sur les événements. Car il est difficile d'imposer quoi que ce soit à Israël sans le risque d'être confronté à un mur d'intransigeance et à une farouche opposition de ses inconditionnels protecteurs. Joe Biden, le vice-président américain affirmait hier, qu'Israël a le droit d'intercepter des navires à destination de la bande de Gaza pour des raisons de sécurité. Et puis, la communauté internationale est témoin des souffrances des Gazaouis depuis longtemps sans bouger le petit doigt. Pourquoi le ferait-elle aujourd'hui ? Israël et ses alliés voulaient sûrement provoquer la chute du mouvement Hamas. Mais, en réalité, ils n'ont fait que punir des civils innocents dont le calvaire risque de perdurer.