Le parc du Belvédère vient de vivre durant deux semaines au rythme des floralies qui s'y sont tenues comme chaque année à l'occasion de la journée mondiale de l'environnement fêtée le 5 juin. Et sincèrement, cela faisait plaisir de voir ces citoyens tunisiens, souvent des femmes d'ailleurs, visiter en grand nombre cette exposition de plantes rares, de belles fleurs, d'arbustes décoratifs… Il y a bien sûr ce retour à la nature, qui les pousse à dépenser des sommes relativement importantes en verdure. Mais il y a aussi ce désir de décorer son foyer de manière originale, naturelle, purifiée... Il faut savoir que l'air que nous respirons à l'intérieur des appartements est assez pollué, dépassant parfois celui de l'extérieur. Or ces plantes peuvent aider à dépolluer l'air et le parfumer aussi bien à la maison qu'au bureau. En tous cas, c'est beaucoup mieux que ces parfums chimiques qui empoisonnent l'air et ces produits de traitement du bois, et autres vernis, et peintures, avec leurs composés organiques rapidement volatils, à température ambiante notamment le benzène, le styrène, le trichloréthylène... Reste que cette tendance à implanter de la verdure dans notre environnement demeure assez timide et que peu de foyers sont pourvus de plantes d'intérieur et encore moins de jardins, si petits soient-ils. Ces jardins sont d'ailleurs souvent entretenus par les épouses, les maris se contentant d'aller fumer la Chicha au café du coin. Certes la Tunisie bénéficie d'un nombre important de mètres carrés de verdure par habitant, mais on constate un grand déséquilibre entre les quartiers résidentiels et les zones à forte densité de population. Or l'air pur, la beauté des fleurs et la préservation de la nature doivent être un droit pour tous, équitablement réparti. Il y va de la santé de plusieurs milliers de citoyens et il n'y a qu'à aller voir dans les hôpitaux le nombre incroyable d'asthmatiques victimes de pollution intérieure due à une mauvaise hygiène de vie... IL reste que ces manifestations florales à l'occasion des journées de l'Environnement, par exemple, ne sauraient, de par leur côté épisodique, installer une véritable culture de la verdure chez soi, ni au retour à la rose. Si celle-ci est pimpante un jour, elle est toujours fanée dans les esprits…