Ils avaient en effet beaucoup de sujets sur la table. Eux, qui gèrent la vingtaine de pays les plus puissants de la planète, savaient que leurs peuples respectifs attendaient quelques chose de leurs réunions multiples et de plus en plus fréquentes. Pour un sommet dont les coûts étaient plus importants que ceux des Jeux Olympiques d'hiver et dans l'une des belles plaines que comptent les banlieues de Toronto, avec en plus, un lac artificiel, conçu spécialement pour l'événement, les réunions du G 20 ont eu lieu les 26 et 27 juins derniers à Moskukan au Canada. Les attentes étaient multiples, car les tourments n'étaient pas moindres. De la fuite du pétrole au Golfe du Mexique, aux élections à Myanmar, le menu était chargé. Mais, et comme d'accoutumée, ce sont les puissants qui ont imposé leur dictat. Aucune taxe ne sera imposée aux banques, le Dollar garde sa suprématie et c'est le Yuan qui l'a échappé belle, ayant été objet, quelques jours avant, d'une minime surévaluation à la demande de l'ensemble des marchés financiers. Autre que cela, ce sont les mêmes discours qui ont été tenus. Et c'est sur ces mêmes discours là, précisément, que M. Ariel Delouya, ambassadeur du Canada en Tunisie s'est exprimé lors d'une conférence de presse, tenue, hier, à l'ambassade du Canada à Tunis. Pour l'Ambassadeur, dont le pays semble avoir tiré son épingle du jeu de la crise, de ses répercussions et des spéculations, le Sommet du G20 ne peut pas être considéré comme un fiasco. «Les chefs d'états et de gouvernements présents ont terminé la première phase de leur processus d'évaluation mutuelle, et ont conclu qu'ils peuvent faire encore beaucoup mieux », a-t-il précisé. Car, depuis le premier sommet du G20 à Toronto, les responsables jugent que leurs efforts ont donné de bons résultats, les mesures de stimulations financière et monétaires sans précédent et assujetties à une coordination internationale contribuent pour beaucoup à restaurer la demande privée et les activités de prêts. Les chefs de gouvernements réunis ont aussi précisé, dans leur communiqué final, qu'ils « ont pris des mesures énergiques pour accroitre la stabilité et la vigueur des systèmes financiers ». Or, on était par ailleurs conscient de la nécessité de l'augmentation significative des ressources dévolues aux institutions financières internationales et leur contribution à la stabilisation et à leur capacité de renverser les incidences de la crise sur les populations les plus vulnérables de la planète. Malgré tout cela, aucune restriction sur les banques n'a été adoptée. « On ne pouvait pas imposer à l'ensemble des institutions financières des restrictions quant à l'accès aux financements, ni leur imposer des taxes bancaires permettant de minimiser la dépendance aux fonds publics, car une telle décision ne pourra pas être appliquée dans l'ensemble des pays du Monde », a indiqué l'ambassadeur. Alors, la suprématie d'une monnaie (le dollar), la sous évaluation d'une autre (le Yuan chinois), la crise de toute une autre région et de son Euro, n'ont pas été des sujets de consensus entre les dirigeants « préoccupée surtout par les objectifs du Millénaire, notamment la santé des nouveaux nés et celle de leurs mamans ». Il s'agit d'objectifs et de causes pour lesquels des milliers de dollars seront versés, exactement comme ceux pour « la sécurité alimentaire, objectif du Millénaire lui aussi, discutés lors du Sommet du G20 à l'Acquilla en Italie et pour lesquels on avait promis des fonds de l'ordre de 22 milliards de dollars », de ce montant, seuls 5 milliards de dollars ont été honorés « et les dirigeants des pays du club de pourvoyeurs ont promis de compléter les 17 milliards restants ». Lors de ladite conférence de presse, beaucoup de sujets ont été évoqués. L'Ambassadeur a eu la « gentillesse » de zapper. Mais une question s'est par ailleurs imposée, quel vrai rôle pour ces sommets? S'agit-il d'une unique opportunité où l'on lance des promesses pour ne pas les tenir ? Ou tout bonnement pour s'entraider à garder le moral haut pour l'ensemble des populations ? Si dans un tel contexte aussi compliqué et dangereux on ne réussit pas à adopter des mesures qui empêchent les institutions financières gourmandes à s'auto- réguler et à payer leurs parts des pots cassés des pâmoisons des dernières années, à quoi bon servirait le G20, qui a depuis des années et en quelque sorte remplacé le G8, lequel à son tour, et pendant de longues années supplée un Conseil de Sécurité qui s'est toujours avéré, l'arme du plus fort !