La situation de nombreux oléifacteurs et d'exportateurs d'huile d'olive est pour le moins qu'on puisse dire délicate. Les notifications de saisie se multiplient et les échéances des exécutions sont imminentes. Pourtant les personnes concernées ne demandent que l'application de la Loi de Finances 2010. La situation appelle donc une intervention rapide et conséquente de la part des autorités compétentes et surtout de la Banque Centrale appelée à réagir avec la promptitude qu'exige la situation et prendre des mesures d'urgence, des mesures concrètes à même de mettre fin au calvaire de gens qui risquent de se retrouver sur la paille d'un moment à l'autre, étant donné que les banques créancières font preuve d'une détermination obstinée quant à l'exécution forcée des décisions de justice. Pourtant, la position des pouvoirs publics est claire. Le Chef de l'Etat a toujours entouré le secteur de sa sollicitude. A preuve, la Loi des Finances 2010 qui recommande de faire profiter les oléifacteurs et les exportateurs en difficultés du fait de la crise caractérisant la saison oléicole 2005/2006, des mesures de rééchelonnement des dettes sur une période de 12 ans ainsi que d'autres mesures portant déduction de l'assiette de l'impôt sur les sociétés de 50% des intérêts conventionnels et la totalité des intérêts de retard relatifs aux crédits accordés jusqu'à fin décembre 2009, pour permettre aux acteurs qui ont subi des préjudices, de redresser la situation, une situation des plus calamiteuses, pour nombre d'entre eux, faut-il le préciser. Le Journal Officiel, qui contenait la publication relative à ces mesures et qui leur a redonné espoir au mois de janvier 2010, est le même journal qui a publié par la suite les avis de saisies dont l'échéance pour un ex-grand oléifacteur est imminente, c'est-à-dire le six juillet courant. Là où le bât blesse encore davantage c'est que, ou bien les mises à prix se situent à un niveau dérisoire, ou bien les crédits dont il faut s'acquitter sont très inférieurs à la valeur des biens à mettre en vente. C'est-à-dire, que vu les conditions propres à toute saisie, dans lesquelles vont se passer les enchères, les biens seront tout simplement sacrifiés. A titre d'exemple, un terrain de plus de 6000 m2, sur lequel sont érigés des bâtiments divers sera mis en vente pour la somme relativement modique d'environ 330 mille dinars. Un autre terrain de plus de 30 000 m2 sur lequel sont bâties des usines de grignon, de raffinage, de fabrication de savon etc fait l'objet d'une saisie pour récupérer environ 2 millions de dinars alors que ce bien vaudrait dans les 20 millions de dinars, nous dit-on. Une huilerie d'une valeur d'environ 3 millions de dinars, est proposée à la vente pour un montant de 600 mille dinars. Une réaction salutaire est fortement attendue. Il est nécessaire que les choses bougent car il y va de l'intérêt de tout un secteur, pilier de notre économie.