10 mille entreprises ont bénéficié des programmes de formation continue dont 4 mille en 2010 Un colloque international a été organisé, hier, au siège de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat, portant sur la « Formation Continue ». M. Mohammed Agrebi, ministre de la Formation Professionnelle et de l'Emploi a présidé les travaux de l'événement, qui a connu la participation d'un grand nombre de responsables et de cadres des différents organismes et administrations, tunisiens et étrangers. Le colloque a permis de partager un ensemble de réflexions relatives à une question jugée stratégique pour l'entreprise. Selon M. Agrebi « l'axe de la formation continue, révèle une dimension particulière, étant donné qu'il se trouve au cœur de la compétitivité de l'entreprise. Et je dirais même qu'il constitue un facteur majeur pour maintenir les performances et améliorer la compétitivité ». En effet, trois facteurs agissent pour garantir la compétitivité. Premièrement, l'amélioration de la productivité, pour une meilleure maîtrise des coûts et la production dans une qualité conforme aux normes internationales. Puis, il faudrait améliorer l'optimisation de l'organisation à travers l'introduction de nouvelles méthodes modernes. Et, troisièmement, on est devenu de plus en plus conscient du fait que le seul garant de la compétitivité, l'innovation et la création, qui sont à leur tour des facteurs importants. « Relever le défi de la compétitivité nécessite des efforts en matière de requalification permanentes des ressources humaines », a souligné le ministre, qui a aussi mentionné, « que dans ce cadre, la mise à niveau des ressources humaines, premier facteur de la compétitivité de l'entreprise est primordiale. Un facteur permettant à l'entreprise d'affronter la concurrence, de garantir la pérennité afin de conserver les postes d'emploi créés ». Ainsi, et dans le cadre de l'efficacité des instruments de financement de la formation tout au long de la vie pour contenir tous les types d'apprentissage et de formation, une réforme a été engagée afin de permettre à la formation professionnelle de rimer avec les besoins des secteurs productifs. Ladite réforme a réussi à introduire deux nouveaux instruments, à savoir le crédit d'impôt et le droit de tirage. A travers cette réforme et jusqu'au mois de juin 2010, 10 mille entreprises ont bénéficié des programmes de formation continue dont 4000 au cours du premier semestre de 2010. Ceci équivaut à 225 mille participations des employés des entreprises, avec une enveloppe de 40 millions de dinars. 80% de ces financements ont été mobilisés au profit des petites entreprises à travers les droits de tirage. Selon M. Agrebi « cette orientation sera confortée durant les prochaines années, étant donné que ce type d'entreprises a besoin de l'accompagnement et de l'assistance ». Par ailleurs, le colloque a permis à un certain nombre d'experts de présenter leurs différentes visions concernant la question de la formation continue. Intervenant sur « la formation continue : de la rançon de l'irrationnel, à l'atout stratégique », M Lotfi Slimane, enseignant chercheur à l'ISCAE, a articulé son intervention autour de l'effet conjugué des processus organisationnels et de gestion des connaissances sur la performance de l'organisation. Selon lui « la contribution se décline en trois sections ; plaidoyer pour en finir avec les écueils autour de la formation continue, la nécessité de continuer la formation et la formation continue : seul remède ou simple alternative ». L'universitaire a par ailleurs soutenu que les théories de gestion des connaissances voient que le capital humain de l'entreprise représente son gisement de productivité et de performance. Les organisations, a-t-il encore souligné, deviennent performantes du moment où elles disposent de compétences qui sont rares, inimitables et valorisables. Ces théories affirment, ajoute encore M. Slimane, que le maintien d'un avantage compétitif est soutenu en grande partie pour la capacité d'une organisation à créer et à utiliser les connaissances pour le développement des produits, des services et des systèmes permettant d'assurer la compétitivité dans un environnement en perpétuelle évolution.