La BFPME, Banque de Financement des Petites et des Moyennes Entreprises, sera une pierre angulaire du nouveau holding « Al Moubadara ». Elle y sera baptisée « Moubadara Bank ». Cinq ans après sa création, la banque dédiée aux PME a-t-elle gagné en termes de maturité et d'efficacité ? Quel bilan peut-on dresser pour cette institution dont la principale mission est de promouvoir la petite, la moyenne et surtout la très petite entreprise, dans un contexte où tout un chacun cherche à créer de nouveaux postes d'emploi, et surtout pour stimuler la création de nouveaux projets notamment en faveur des diplômés de l'enseignement supérieur. Au mois de novembre 2008, la BFPME voyait son capital doubler, allant de 50 à 100 millions de dinars. Ce qui avait permis à l'institution d'étendre ses succursales à l'ensemble des gouvernorats du pays. A l'exception du Grand Tunis, la Banque dispose depuis le mois du novembre 2008 de 10 nouveaux bureaux régionaux ; à Sousse, Kairouan, Bizerte, Tozeur, Kebili, Monastir, Mehdia, Zaghouan, Nabeul et Tataouine. Quelques mois après, la BFPME vit ses capacités de financement s'élargir. Elle est dès lors en mesure de financer des projets dont le portefeuille atteint le seuil de 300 mille dinars contre 100 mille dinars auparavant. Récemment, les responsables de la Banque ont eu l'occasion de publier un bilan de l'activité de cet instrument de financement des nouveaux et jeunes promoteurs. Il en ressort que la BFPME a accrédité le financement de 934 projets, dont 89% créés et 11% pour des fins d'extension. L'ensemble de ces investissements a mobilisé un fonds de 687 millions de dinars, soit une moyenne de 736 mille dinars pour chacun de ces projets. Les crédits ont atteint, eux, 195 millions de dinars, soit une moyenne de 209 mille dinars par projet. L'ensemble de ces projets a impulsé le rythme de création d'emplois. Une vingtaine de nouveaux jobs ont été créés par projet. Ce qui porte le total des emplois générés à 20 453 nouveaux postes d'emploi. Le coefficient d'investissement de l'ensemble de ces projets est de 3,6 dinars, par ailleurs, on précise que deux tiers de ces projets n'avaient besoin que d'investissements de moins de 500 mille dinars. Selon le bilan présenté, le secteur industrie a bénéficié de 66% des projets créés et financés par la BFPME. Les Industries agroalimentaires ont eu une part de 20%, puis on trouve 13% des projets dans le textile et l'habillement, 10% dans les industries chimiques et plastiques, idem pour les projets dans le secteur agricole. 11% seulement des investissements ont été alloués aux projets à fort apport technologique et aux entreprises opérant dans le secteur des énergies renouvelables. Pour ce qui est de la répartition géographique des financements, les régions de l'intérieur du pays se sont imposées avec 40%. 16% de ces investissements ont été alloués aux comptes de bénéficiaires de la région Nord-Ouest, suivis par 14% dans la région du Centre Ouest et 10% au profit de nouveaux entrepreneurs dans la région du Sud Ouest. 56% des projets, souligne-t-on du côté de la BFPME, ont été accrédités dans des zones de promotion régionale, avec un volume de 124 millions de dinars, soit 63,5% de l'ensemble des accréditations. La Banque n'est pas la seule pourvoyeuse de fonds pour ces projets. D'autres institutions prêtent aussi leur concours. Ainsi 69% des projets, soit 648 créations, ont été co-financées avec des fonds publics et autres privés spécialisés dans la promotion et la décentralisation industrielles. 793 projets, soit 79% du total des projets créés, ont été cofinancés par d'autres banques de la place. 195 seulement des projets accrédités ont été entièrement financés par la BFPME. 491 projets, soit 53% de l'ensemble des projets accrédités ont été cofinancés en partenariat avec des sociétés à capital de développement, dont 45% cofinancés avec des sociétés de développement régional. Dans l'ensemble, 900 projets, soit 97% des projets accrédités bénéficient de la couverture de la SOTUGAR (la Tunisienne de Garantie). Ayant comme principale mission la création de postes d'emploi, la BFPME n'emploie pas beaucoup de monde. 88 personnes assurent son activité, dont 76 cadres (un taux d'encadrement parmi les plus élevés au pays de 86%), dont une vingtaine au niveau des régions. 2/3 du personnel sont actifs dans les unités de production (de l'encadrement au recouvrement), alors que l'autre tiers est actif dans les autres services de contrôle, de l'informatique et des affaires administratives et financières. 18 ingénieurs font partie du personnel actif de la Banque. Ils sont de différents profils, l'informatique, les statistiques, les TIC, et tous les autres domaines où la banque accorde ses crédits. 51 analystes financiers et comptables font aussi partie de ce personnel. Avec ce personnel, ces assises financières, et forte de cette expertise acquise au cours des cinq années de son existence, la BFPME devra jouer un rôle incontestable dans son nouveau cadre, à savoir celui de « Moubadara Holding ». Devenir, en partie, « Moubadara Bank », ne fera que raffermir les ambitions prometteuses de cette institution. Comment le manager compte-t-il appréhender cette nouvelle stature et de quelles manières compte-t-on dispatcher les nouvelles missions chez la plus jeune des banques Tunisiennes, qui est en train de gagner des points d'une année à une autre.