Cette affaire remonte au mois de novembre 2009. R et S sont deux vieilles connaissances aux casiers judiciaires assez chargés. Ils se sont entendus de se déplacer à bord d'une mobylette pour faire un petit tour au niveau du marché de gros. Le marché n'est pas assez loin du quartier où ils résident. Une fois sur les lieux ils ont choisi une cafétéria et se sont attablés pour discuter autour d'un café. Alors qu'ils étaient attablés ils ont constaté que la porte d'entrée d'une maison située dans les parages était ouverte. R a demandé à S de l'attendre à bord de la mobylette le temps qu'il pénètre pour voir ce qui pourrait être volé. Il est donc entré au jardin. En faisant le tour des lieux il a trouvé une fenêtre fermée. Mais l'accès était facile, il suffisait de briser les vitres. C'est ce qu'il a fait. Une fois à l'intérieur il a trouvé un coffret contenant des bijoux. Il l'a pris et quitté les lieux. Continuant sur leur lancée ils ont effectué quelques jours plus tard un autre vol. Comme d'habitude R plus expérimenté dans ce domaine a accédé au domicile après avoir fracturé la serrure de la porte d'entrée en utilisant une barre de fer. Il a pu prendre des effets, une sacoche contenant des papiers personnels, un lecteur CD et des bijoux. Ils sont partis et se sont dirigés vers le prénommé F un petit commerçant tenant un commerce de boiserie. R lui a proposé de lui vendre les bijoux en lui déclarant qu'ils appartiennent à sa sœur. F a cru cette version et a acheté les bijoux pour la somme de 2300 Dinars. Le nombre de vols commis dans ce quartier ainsi que les plaintes déposées auprès du poste de police de la localité ont obligé les auxiliaires de la justice à redoubler d'efforts pour mettre la main sur les auteurs de ces vols. Ainsi donc les trois inculpés dans cette affaire ont été arrêtés. R et S inculpés de vol à l'intérieur d'un domicile en accédant par effraction et F pour complicité puisqu'il a acheté des bijoux volés. Interrogés ils ont reconnu les faits. Chacun a donné une version. S a essayé de se disculper en déclarant qu'il ne savait pas que R allait commettre un vol à l'intérieur des maisons puis il a reconnu. Ils ont comparu devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis R et S en état d'arrestation et F en liberté. Devant le juge R a déclaré qu'il a commis les deux vols mais a insisté pour dire que c'est S qui s'est occupé de la vente. Confronté avec F, ce dernier a maintenu que c'est bien R qui lui a vendu les bijoux. F a déclaré qu'il était de bonne foi. Il a cru que les bijoux appartenaient bien à la sœur de R et que le prix qu'il avait payé pour l'achat était bien le prix réel. S a essayé de se disculper en déclarant qu'il avait touché la somme de 40 dsinars de R et qu'il n'avait aucun lien avec les vols commis. Le juge lui a alors posé la question concernant les raisons qui ont poussé R à le déclarer comme étant son complice, il a répondu qu'il s'agit d'une accusation calomnieuse. R lui en voulait à cause d'un ancien litige entre eux. Trois avocats ont défendu les trois inculpés. Celui de R a prié les juges de lui infliger le minimum de peine étant donné qu'il a reconnu tout au long de l'enquête qu'il était l'auteur du vol. L'avocat de S a déclaré que le dossier est vide de tout élément qui pourrait confirmer l'accusation portée contre son client. S n'a pas volé S n'a pas vendu les bijoux que reste –t-il à part les déclarations de R. Pour cela l'avocat a demandé l'acquittement. L'avocat de F a expliqué au juge que son client était de bonne foi. Dès qu'il a su qu'il faisait l'objet de poursuite, il a pris le sac contenant les bijoux et s'est dirigé au poste de police en fournissant toutes les preuves de son innocence ce qui a convaincu le juge d'instruction à le laisser en liberté provisoire. L'avocat a demandé l'acquittement. L'affaire a été mise en délibéré.