«S» est un handicapé, il a perdu une jambe à la suite d'un accident de voiture. Pour se déplacer il utilise une béquille. Cela lui permet de commettre des délits de vol à domicile sans que les gens ne puissent le soupçonner, .S est un récidiviste notoire Avant son accident il a purgé plusieurs peines de prison. Au cours du mois d'Août dernier, vers 3H du matin, en rentrant chez lui, il découvre les fenêtres du domicile d'une voisine ouverte à cause de la chaleur qui sévit en plein été. Pensant pouvoir s'introduire dans la maison sans attirer l'attention de la dame, il a pénétré par la fenêtre et a mis la main sur un téléphone portable et des bijoux. Deux bracelets et un collier. Alors qu'il était en train de fouiner dans la maison la maîtresse des lieux s'est réveillée. S'étant rendue compte qu'il y a un intrus chez elle, elle a lancé un cri tellement fort qu'il a réveillé tous les voisins. Parmi eux il y avait un Monsieur qui s'était rendu compte au même moment que son domicile a été également cambriolé, il s'est mis à courir. S, essayait de s'échapper. Il est arrivé à ses fins. Il n'a reçu qu'un bidon contenant du produit de badigeonnage sur la tête mais n'a pu être attrapé. La dame ainsi que le Monsieur l'avaient reconnu. Ils se sont dirigés vers le poste de police pour déposer plainte. Les agents de l'ordre se sont déplacés sur les lieux Après avoir relevé les empreintes digitales, ils se sont dirigés au domicile de S pour l'arrêter. Ils ne l'ont pas trouvé, mais en accédant à son domicile, les policiers ont trouvé un sac en plastic contenant les bijoux et les téléphones portables. Quelques heures plus tard, S a été arrêté. Conduit au poste, il a nié les faits qui lui sont reprochés. Confronté avec le sac en plastic contenant les objets volés il a donné une toute autre version en déclarant qu'au moment où il sortait de chez lui il a trouvé quelqu'un qui le portait. Il l'a pris et mis chez lui en attendant qu'un des voisins le réclame. Cette déclaration n'a pas convaincu les enquêteurs qui l'ont inculpé de violation de domicile et vol. Il a été traduit en état d'arrestation devant la chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre des deux affaires. Les deux plaintes déposées par deux de ses voisins. Il a réitéré ses déclarations données lors de l'instruction en niant avoir été l'auteur du vol. Le juge lui a lu le témoignage de sa sœur qui a déclaré que son frère est rentré à la maison vers 6H du matin, il souffrait et était trempé par un produit utilisé dans le badigeonnage. Confronté également avec les déclarations des deux plaignants qui l'avaient reconnu. Il a déclaré qu'il ne s'agit pas de lui. Avant de commencer sa plaidoirie, l'avocat a prié les juges de vérifier de visu que son client est estropié. A partir de ce constat, l'avocat s'est étonné qu'un être handicapé puisse commettre un délit de vol en accédant aux domiciles des plaignants de fenêtre en fenêtre. C'est irréalisable. Il a par conséquent demandé aux juges de l'acquitter. Toutefois et s'ils sont convaincus du contraire, il les a prié de tenir compte de son handicap. Son dernier délit remonte à 2005 et depuis qu'il a été victime d'un accident de la circulation, il s'est tenu à carreaux et n'a jamais commis le moindre délit. Après les délibérations, les juges l'ont condamné à une peine de cinq ans de prison pour chaque affaire soit dix ans de prison ferme.