Ils étaient faits pour se rencontrer, leurs univers musicaux faisant résonance : mélange de tango argentin et de maquam oriental, distillant avec la beauté, une mélancolie sourde qui est celle de ces mélodies venues du fond des âmes, battre le rappel des nostalgies et des amours à tire-d'aile, à la croisée de deux chemins qui auraient pu ne pas se rejoindre, mais se sont aimantés. Il paraît qu'au final, cela donne un mélange détonant, où l'alchimie mystérieuse de deux cultures, de deux styles musicaux se démarquant l'un de l'autre a généré avec bonheur, une rencontre autrement heureuse… Ce soir à Hammamet, pour la 46ème édition du festival, le public aura tout loisir de savourer un spectacle épicé, langoureux et fougueux à la fois, avec Abir Nasraoui et Carrasco H quartet, le temps de mille et une escales sur les rythmes enflammés du tango. A la manière de « Ya Zahratan» de Férid El Attrach , de « El warqa el mesquina » de Lili Boniche, de « Hobbi yetbaddel » de Hédi Jouini, ou encore de Ya Habibi taala » d'Asmahane, le tango se déclinera sous ses multiples facettes, pour une balade sensuelle et rêveuse, au gré du bandonéon de Juan Carlos Carrasco, et la voix profonde et ample de Abir Nasraoui telle qu'en elle-même. De formation classique, s'inspirant d'une double influence entre chanson arabe et musiques du monde, la chanteuse interprètera un répertoire tout en heureux métissages, en compagnie du quartet Carrasco H, créé en 1983 par Juan Carlos Carrasco. Un tango revisité s'inspirant de l'héritage des plus grands, à l'égal de Astor Piazzolla, offrant également le privilège de tableaux dansants, unissant deux pas de danse, dans un corps à corps sensuel et gracieux, qui est l'apanage du tango. Avis aux amoureux du genre et ils sont sûrement légion…