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Discours de plus en plus évolué
Fête nationale de la femme
Publié dans Le Temps le 13 - 08 - 2010

La Tunisie célèbre, aujourd'hui, la Fête nationale de la femme, pour faire honneur une fois encore, comme chaque année, en pareille occasion, depuis plus de deux décennies, à la cause féminine, à sa culture et à son histoire et les recharger une nouvelle fois de sens; pour redonner, également, un nouvel élan à une conviction intime qu'au centre et au cœur du Changement l'égalité femme-homme occupera toujours une place de choix.
Un choix délibéré pour mieux garantir aux libertés individuelles et à la pleine citoyenneté de la femme tunisienne des espaces nouveaux d'expression et des sphères d'affirmation plus étendues, afin d'inventer pour elle et avec elle les parfaites synthèses de notre démocratie et garder le cap sur les meilleures directions à donner à cette notion d'égalité que le Président Ben Ali a transformée en partenariat homme-femme, au sein de la famille et dans la société.
Aujourd'hui, donc, l'occasion sera donnée à la communauté nationale de réaffirmer sa fidélité à ce précieux legs de Tunisie, de redire une fois de plus notre promesse et notre résolution d'enrichir encore et encore les trésors de l'émancipation de la femme tunisienne.
L'épopée de la libération de la femme tunisienne est l'histoire d'un beau commencement, des meilleurs compléments et d'un exceptionnel couronnement.
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Nos femmes ont encore des choses à dire sur leur condition ; c'est pourquoi il importe de continuer à leur donner la parole et de les écouter. Nous sommes partis de ce principe pour nous entretenir, le jour de la fête nationale de la femme, avec trois dames importantes de Tunisie sur des sujets originaux, sur des zones d'ombre autrefois dérangeantes. Nos interlocutrices, une ancienne ministre, une responsable municipale et une journaliste écrivaine, n'y ont vu aucun inconvénient et, en répondant à nos questions, elles ont toutes les trois souligné et illustré les grands progrès réalisés en faveur de la femme tunisienne depuis la promulgation en 1956 du Code du Statut Personnel jusqu'à nos jours.
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«Les loisirs, un droit inaliénable pour tous !»
A Mme Saloua Labbène, l'ex-ministre et actuelle Directeur Général des archives nationales de Tunisie, nous avons posé une question sur le nouveau rapport que la Tunisienne émancipée, qui jadis n'y avait presque pas droit, a désormais aux loisirs. Voici sa réponse :
« Je vous répondrai en tant que simple citoyenne tunisienne. J'ai la chance et le bonheur d'appartenir à une génération de femmes qui a su mesurer la valeur des droits acquis et qui surtout en a pleinement profité. Personnellement, je suis favorable à une parité totale entre l'homme et la femme. Il n'y a pas de raison à ce qu'on reconnaisse des droits à l'un et qu'on en prive l'autre. Il doit en être ainsi en ce qui concerne les loisirs. Nous devons tous y avoir accès et en jouir dans le cadre du respect de l'autre et de ses droits légitimes. Si aujourd'hui, dans le domaine professionnel, la femme tunisienne a conquis tous les secteurs, il ne faut pas s'étonner qu'elle soit aussi présente dans les espaces de distraction sportive, culturelle, artistique ou autres. Sachez d'ailleurs que dans les années 60 du siècle passé, le loisir était perçu dans certaines familles comme une obligation pour tous ses membres sans exception de sexe ni d'âge. Les promenades en famille, les sorties en mer, les veillées au cinéma et au théâtre profitaient également aux femmes et cela ne dérangeait personne à l'époque. Il est vrai aussi qu'aujourd'hui, certains facteurs comme la généralisation de l'enseignement, l'amélioration du niveau de vie des familles et l'entrée de la femme dans le monde du travail ont favorisé une présence plus massive et plus évidente de la femme dans les espaces de loisirs. Cette nouvelle réalité ne devrait pas poser problème ni réveiller les vieux préjugés sexistes tant que la femme et l'homme se respectent mutuellement et préservent les droits et la dignité de chacun. »
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«Une femme plus forte et plus libérée»
A Mme Dorra Bouzid, (journaliste et écrivaine) nous avons posé les questions suivantes : Quels nouveaux rapports la Tunisienne émancipée a-t-elle aujourd'hui à des sujets autrefois tabous comme l'amour et la sexualité ? En bousculant certaines traditions qui brimaient son corps, quelles chances a-t-elle de faire évoluer les mentalités encore rigides à ce sujet ?
« Je vous répondrai d'abord en tant que première femme journaliste en Tunisie et fondatrice de la première presse féminine et féministe arabo-africaine ; également en tant que journaliste de combat féministe et culturel avant et après la promulgation du Code du Statut Personnel, en tant qu'acteur dans la lutte pour la libération de mon pays et de la femme tunisienne, et enfin en tant que première pharmacienne d'officine. J'ai connu et combattu farouchement tous les tabous qui nous faisaient tant souffrir autrefois, y compris ceux relatifs à l'amour et à la sexualité. 54 ans après, je peux vous dire que l'âge des oppressions atroces exercées contre la femme est révolu, que nous sommes bien loin maintenant des vieux tabous de plomb, des haines et des hargnes misogynes du passé. La femme tunisienne a surmonté cette période sombre de son histoire et aujourd'hui, elle aborde librement, dans les magazines féminins devenus nombreux, tous les sujets qui lui étaient autrefois interdits : harcèlement sexuel, insatisfaction sexuelle, violence physique, verbale ou morale du mari ou de la famille etc. Elle parle désormais de tout, la vraie égalité s'est installée. Et la rigidité des mentalités ne pèse plus aussi lourd qu'autrefois. Les lois sont là et les femmes tunisiennes sont libérées. Bien sûr, il y aura toujours des hommes misogynes et des esprits rétrogrades. On en compte beaucoup sous d'autres cieux. C'est pourquoi nous devons, hommes et femmes, rester vigilants pour défendre nos acquis et barrer la route aux nostalgiques du passé ténébreux. Cependant lorsqu'on voit dans la rue, sur les plages, dans les villes et à la campagne, un peu partout en Tunisie, toutes nos ravissantes jeunes filles en fleur, épanouies, rieuses, instruites, laborieuses et crâneuses, on est rassuré. Ne parlons pas de nos nombreuses petites filles si jolies, si délurées et encore plus épanouies que leurs aînées. C'est clair qu'elles ne se laisseront pas faire. Contrairement à autrefois, nos femmes disposent de leurs corps, choisissent leurs maris, ont droit de regard sur leur vie de célibataires, de femmes mariées ou de divorcées. Ajoutez à cela l'apport des Tunisiennes émigrées qui forment un rempart très solide contre d'éventuels retours en arrière. En conclusion, je dirai que, dotée comme elle et de tous les atouts susceptibles de préserver ses précieux acquis, la Tunisienne est aujourd'hui une femme forte, libérée. »
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«Derrière toute femme émancipée se trouve un homme ouvert et émancipé lui-même»
Mme Ayda Hassène, présidente de la circonscription municipale de Kabaria et directrice d'une école primaire privée, a, quant à elle, répondu à cette question : Les mentalités masculines évoluent-elles au même rythme que l'émancipation de la femme tunisienne ?
« Oui, assurément, la mentalité de nos hommes a beaucoup évolué. Et c'est de bonne guerre dans la mesure où la femme ne saurait se passer de l'apport masculin. Dieu en a voulu ainsi, leurs destins sont étroitement liés. L'Histoire nous le confirme d'ailleurs à travers l'exemple de grandes figures féminines du passé : la reine Elyssa ne s'est pas faite toute seule, c'est un homme qui a favorisé son ascension et contribué à sa gloire. Je peux affirmer que derrière toute femme émancipée, il y a un homme ouvert et émancipé lui-même. Ce sont tout de même des hommes qui ont forgé la Tunisienne libre d'aujourd'hui : Tahar Haddad, Habib Bourguiba et notre Président Zine El Abidine Ben Ali ont, chacun à sa manière, beaucoup donné à la femme tunisienne. En tant que responsable municipale dans un quartier populaire, j'ai plutôt le sentiment d'être bien acceptée par la population masculine. Même lorsqu'elle est à la tête d'un service ou d'une entreprise, la Tunisienne traite avec des administrés mâles qui ne lui vouent qu'estime et respect. Il ne faut pas tenir compte des quelques exceptions dues à une éducation traditionnaliste ou à un milieu encore trop fermé ; parce que la majorité écrasante de nos hommes évoluent positivement et ne sont nullement offensés par l'émancipation de leurs partenaires du sexe opposé ».
Entretiens conduits par Badreddine BEN HENDA


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