L'année universitaire 2010/ 2011, marquée à l'échelle nationale par sa position d'année charnière entre l'ancien régime et le nouveau régime LMD, est marquée, au niveau de l'Université de Sfax, par au moins deux nouveautés qui relèvent de l'inédit. La nouvelle année 2010-20111 marque en effet un tournant important pour l'université tunisienne, d'abord, « en tant qu'année charnière entre un ancien régime finissant, caractérisé par ses maîtrises et ses mastères, ancienne formule, et le nouveau régime LMD avec sa grosse vague de mastères, nouvelle version. Elle annonce également un nouveau pas décisif dans la voie de la promotion de la qualité. En effet, l'université tunisienne vient de bénéficier d'importantes décisions présidentielles destinées à renforcer la qualité de l'enseignement supérieur en vue de le hisser au niveau des standards internationaux ainsi qu'à renforcer d'une part, l'employabilité des diplômés de l'enseignement supérieur et d'autre part, l'encadrement des étudiants. Ces décisions mettent l'accent sur l'enseignement à distance, confortent le rôle de l'université en tant que pôle de rayonnement, et facilitent les conditions de passage des universités vers le statut d'établissements à caractère scientifique et technologique, une mesure qui conférerait aux institutions universitaires une réelle marge de manœuvre, en termes d'autogestion et de dépenses. Cela signifie bien sûr une plus grande responsabilité et une dimension de redevabilité en termes d'obligation de résultats», souligne le professeur Hamed Ben Dhiaa, président de l'Université de Sfax. M. Ben Dhiaa ajoute aussi : « Un autre point mérite d'être mis en exergue. Il s'agit de l'affectation des centres de recherche aux universités, ce qui est de nature à leur conférer plus de lisibilité à ces dernières et à améliorer leur place dans le ranking international, sachant que les résultats décevants du ranking 2010, publié par l'Université de Shanghai sont dus essentiellement à ce manque de lisibilité. (NDLR : lire article « Classement des meilleures universités mondiales réalisé à Shanghai » paru dans notre livraison d'hier 17 septembre 2010). En ce qui concerne l'Université de Sfax, la nouvelle rentrée 2010/2011 annonce la couleur avec un record de 46 mille étudiants dont 10 mille nouveaux provenants du secondaire, que l'institution « est parfaitement en mesure de gérer convenablement des points de vue capacité d'accueil, ressources humaines et encadrement au sein de ses vingt établissements». Renforcement des acquis Tout en se plaçant sous le signe du renforcement des acquis, l'année universitaire 2010-2011 se caractérise par deux nouveautés au moins. A ce propos, le président de l'institution affirme : « cette nouvelle année sera celle de la confirmation de l'ouverture organique et professionnelle de l'Université sur son environnement économique et social étant donné que nous venons de clore la 4ème édition du village de l'entrepreneuriat au mois d'août dernier et que nous nous apprêtons à assurer le suivi des jeunes entrepreneurs qui se lancent dans l'aventure. Le nouveau dans cette édition, organisée grâce à une forte contribution de l'Université des Hautes Etudes et de Gestion de Bruxelles, c'est sa dimension internationale, sachant qu'elle a réuni une dizaine de nationalités en provenance de la zone Mena, d'Europe et d'Asie. Pa ailleurs, la culture entrepreneuriale va être consolidée davantage par l'encadrement des enseignants, la mise à jour des contenus des programmes et une rencontre internationale programmée pour le mois de février 2011. Sur un autre plan, nous sommes en train de dépouiller les résultats de l'enquête sur l'intention entrepreneuriale des diplômés de la session de juin 2010. Ce qui est de bon augure, c'est que cette intention, inférieure à 10%, il y a 10 ans, a marqué un palier supérieur de 33% durant les deux dernières années.» En matière d'inédit, il y a lieu de citer une première en Tunisie « avec la création, au sein de l'ENIS, du CUITTS, centre universitaire d'innovation et de transfert de technologie, et ce, grâce à l'aide fournie par les compétences industrielles des structures d'appui, de nos chercheurs à l'étranger et de nos enseignants chercheurs. Cette structure est appelée à pratiquer une veille technologique sur notre production, à en détecter le valorisable, à être un show-room permanent, et à incuber les entrepreneurs en herbe. Inauguré en mars dernier par le ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique , le centre est déjà opérationnel avec des créneaux thématiques à l'instar du projet robotics@sfax, le projet sur les énergies renouvelables, le projet de dépollution etc… L'année universitaire 2010/2011 verra aussi beaucoup d'efforts en matière d'employabilité des diplômés de l'Université de Sfax, d'abord, par l'encadrement et la sensibilisation de nos étudiants, ensuite , par l'édition de supports didactiques actualisés et validés par les experts sur les divers mécanismes et encouragements étatiques en matière de recherche d'un emploi et de création d'entreprises. » En somme, de l'ambition à en revendre pour cette institution avant-gardiste qui « aspire à une plus grande visibilité internationale, œuvre à être utile à sa communauté, se veut également à l'écoute des soucis sociétaux, tout en étant performante, proactive et responsable dans tous les sens du terme », conclut le professeur Hamed Ben Dhiaa. Taieb LAJILI