Le juge insistait pour connaître les raisons qui ont poussé l'accusé dans cette affaire à commettre son grave délit. Celui d'avoir mis le feu au domicile parental. Des réponses évasives. Il répondait qu'il était responsable de ses actes et qu'il ne voulait faire aucun reproche aux membres de sa famille. Pourtant et à la fin de l'interrogatoire il a pu faire connaître le sentiment de frustration qu'il éprouve. Il a déclaré qu'il a quitté l'école à l'âge de 16 ans pour venir en aide à ses parents. Il a travaillé dans plusieurs chantiers en construction. Depuis ce temps, il a déclaré qu'il n'a jamais été traité avec égards. Un sentiment de haine l'habitait pendant toute sa jeunesse. Ceci a amené ses parents à le faire ausculter plusieurs fois par des psychiatres. Cette affaire s'est déroulée le soir du 7 Octobre 2009 vers 22H. Le jeune homme est allé au village passer toute l'après midi et une petite partie de la soirée dans le seul bar de la localité. C'est dans un état d'ébriété manifeste qu'il a rejoint le domicile de ses parents. Une fois à la maison, se trouvant seul, il est entré à la cuisine a pris la bouteille de gaz, l'a déplacée au salon, a ouvert le robinet et a mis le feu. Peu de temps après, le feu est venu à bout de la maison. Tout brûlait. Le feu s'est même propagé à la boutique située à proximité du domicile et qui appartenait à son père. Ce dernier est réparateur de poste de télévisions et de radios. Pendant ce temps, alors que les flammes montaient au ciel, le jeune homme s'est installé dans un coin tout près de la maison pour contempler la scène. Après l'arrivée des pompiers et la maîtrise du feu, les auxiliaires de la justice ont procédé à l'interrogatoire du jeune homme qui a avoué dès les premières questions être l'auteur de ce délit. Il a déclaré qu'il s'était assuré qu'il n'y avait personne à la maison pour commettre son forfait. Il a été traduit en état d'arrestation devant la deuxième chambre criminelle du tribunal de 1ère instance de Tunis pour répondre de son forfait. Ainsi donc après son interrogatoire et les aveux complets, la parole fut donnée à l'avocat. Ce dernier a plaidé les circonstances atténuantes d'autant plus que son client souffre de troubles émotionnels et qu'à certains moments il ne maîtrisait plus ses actes. Si en plus de cela et au moment des faits il était dans un état d'ébriété manifeste, il devient difficile de lui en imputer la totale responsabilité. L'avocat a présenté une lettre de désistement de poursuites et a demandé la clémence du tribunal. L'affaire a été mise en délibéré.