A trois mois de la fin de l'année 2010, rien ne va pour l'économie mondiale. Alors que les observateurs et les institutions internationales prévoyaient un rebond de la conjoncture internationale au cours de cette année, le monde économique souffre toujours d'un déséquilibre et d'une crise historique qui marquera l'agenda économique du 21ème siècle. Jusque-là tout a été dit, mais rien n'a été fait. Des mesures structurelles, des mesures conjoncturelles, d'autres d'austérité ont été annoncées et réitérées vainement. Toutefois, les choses vont de mal en pis et rien de bon ne pointe à l'horizon. Surendettement public, faillite annoncées par certains Etats européens qui supportent une ardoise très salée, envolée des taux de chômage, tensions déflationnistes, hausse des prix de l'or noir, ralentissement de la croissance par ci et par là sans parler de la déstabilisation des marchés de changes, fruit d'un système de change flottant et d'une guerre annoncée par les cambistes. Chacun joue dans son camp et pour son compte. ?. La triade de base : Union Européenne, Etats-Unis et Asie, est en ébullition pour le monopole économique. Un bras de fer monétaire est dès lors engagé. Qui aura le dernier mot ?. Vers la mi-septembre, le Japon prend les devants pour annoncer des mesures unilatérales et pour la première fois depuis six ans en faveur d'un rabaissement de la valeur du yen face au dollar américain mais aussi en faveur d'un retour de la dynamique au sein des entreprises nipponnes paralysées par une monnaie forte. Quant à la monnaie chinoise elle poursuit allégement son ascension atteignant des niveaux historiques jamais enregistrés depuis plus de quinze ans. Cette hausse du renminbi ou encore du yuan chinois emboîte le pas au roi dollar ou encore à « l'ancien roi dollar » si l'on peut dire. Un jeu de monnaie qui soutient la partie de « ping pong » diplomatique sino-américaine. S'agissant de la monnaie unique européenne elle ne se porte guère mieux, l'euro poursuivant toujours sa dépréciation face à un billet vert affaibli par une évolution économique contingente. Le dollar plonge et sombre de plus en plus d'un mois à l'autre. Une dépréciation voulue qui semble être stratégique et recherchée délibérément par les Américains. Une arme à même de pousser les échanges américains et notamment les exportations. Il semble ainsi que les trois pôles de la triade cherchent à déprécier volontairement leurs monnaies respectives dont l'objectif est de soutenir la croissance. Mais est-ce possible surtout que les indicateurs économiques de base vacillent vers la baisse. Certains économistes mettent en garde contre cette vague de dépréciation monétaire et parlent « d'un jeu à somme nulle ». Une fluctuation excessive des taux de change va en effet à l'encontre de la stabilité économique et financière.