« 75% à 80% des échanges commerciaux de la Tunisie se font avec les pays de l'Union Européenne. Et des 27 pays qui le composent, la majeure partie de nos échanges ne se font qu'avec 4 pays, la France, la Belgique, la Grande-Bretagne et bien évidemment l'Italie. La signature d'une convention de partenariat entre les ports de Gênes et de Radés, ne feront que renforcer les relations commerciales existant entre nos deux pays et ainsi les échanges à travers ces deux ports là ». C'est avec ces propos que M. Chokri Mamoghli, Secrétaire d'Etat auprès du Ministre du Commerce et de l'Artisanat, chargé du commerce extérieur, a présenté le protocole d'accord signé par les directions des deux ports. La signature de ce protocole d'accord vient en effet compléter le programme de la journée de présentation des ports italiens de la « Liguria ». Trois ports italiens ont ainsi été présentés en présence de MM Abderrahim Zouari, ministre des Transports et de Pietro Benassi l'ambassadeur de l'Italie en Tunisie, et devant un parterre de professionnels de transports tunisiens et italiens. La Ligurie est présentée comme étant le principal pôle portuaire de toute la Méditerranée, notamment avec un bassin de 1500 km de côtes qui comprennent entre autres les trois ports de Savone, de Gênes et de La Spezia. La Région « Ligurie » ainsi que les autorités portuaires des trois ports cités ont bénéficié d'une attribution de la part du parlement italien « la gestion des escales avec la loi portant réforme portuaire de 1994 », et ainsi, indiquent les responsables de ces ports « les autorités portuaires sont conscientes, du fait que pour répondre de la meilleure façon qui soit aux exigences du marché et offrir les meilleurs services pour les marchandises en transit, de la nécessité d'unir toutes leurs forces et agir avec un système portuaire et logistique unique ». Depuis cette date, les trois ports ont réussi à devenir des escales polyvalentes disposant de terminaux privés et bien équipés pour accueillir des navires des marchandises en tout genre. L'expérience gagnée par ces ports leur permet aujourd'hui de parler d'un certain professionnalisme « reconnu et apprécié par tous ». Et c'est tout à fait légitime pour les dirigeants de ces ports de consolider une telle réputation, surtout avec les progrès enregistrés au niveau des systèmes de logistique et de transport grâce à l'accroissement des infrastructures qui leur sont dédiées ainsi qu'à la libéralisation des services ferroviaires sur le réseau italien, ce qui a encore renforcé la position des ports de la Ligurie, c'est leur capacité de relier de manière efficace les escales aux marchés intérieurs, grâce à des services ferroviaires conçus à cet effet. L'autre point qui joue en faveur de ces ports, et peut être bien aussi au port de Radés, c'est la position géographique. Une position décrite comme étant « privilégiée » étant « près du cœur de l'Europe, des terminaux portuaires modernes, des services de transport terrestres efficaces » ce qui permet aux ports de la Ligurie de desservir un vaste hinterland s'étendant du Centre au Sud de l'Europe. Et c'est ce qui semble intéresser par ailleurs les autorités tunisiennes. Car selon M. Mamoghli, le ministère du commerce prépare toute une stratégie pour s'intéresser de plus en plus des pays de l'Europe Centrale des pays des Balkans. Et à ce niveau « les ports de la région de la Ligurie pourraient être le point de transit des marchandises tunisiennes destinées à l'export vers ces pays ». Cette possibilité pourrait éventuellement remplacer le recours aux ports situés sur la Mer Noire, a encore souligné le secrétaire de l'Etat. « Les mêmes ports pourront aussi servir, pour résoudre au problème de liaisons maritimes inexistantes entre la Tunisie et les pays du Golfe et des pays du Moyen Orient, grâce à l'existence de lignes qui les relient avec ces pays ». Outre les possibilités que l'accord de protocole offre comme perspectives de collaboration entre les professionnels des deux pays, ledit accord devra sans doute intensifier les échanges commerciaux entre la Tunisie et l'Italie, déjà importants de 9 millions de dinars (soit près de 5 millions d'€uros) et sans y compter les revenus des autres secteurs, notamment ceux des services et du tourisme. Ledit protocole permettra par ailleurs de créer un flux de mouvements entre ces ports italiens et celui de Radés dans une perspective encore plus globale à savoir celle des autoroutes de la Mer, une perspective où les différents ports tunisiens sont appelés à jouer un rôle qui ne cesse de gagner en importance.