L'examen préventif (l'Amniocentèse) coûte 500 dinars - Pour les couples et même pour leurs proches parents, l'annonce de toute grossesse est synonyme d'une liesse indescriptible surtout quand d'aventure le bébé tarde à se pointer ce que les médecins appellent plus communément dans leur jargon une « grossesse précieuse». Mais l'attente joyeuse du jour J de l'accouchement est inéluctablement assortie quelque part aux fins fonds de tout l'entourage par une crainte variant d'intensité quant au risque d'avoir un enfant handicapé. Une batterie d'analyses sanguines et urinaires est régulièrement effectuée par les futures mères durant leur gestation, mais force est de reconnaître les limites de ces explorations et leur incapacité à détecter certaines anomalies chromosomiques pouvant passer inaperçues avec de très mauvaises surprises très lourdes de conséquences à l'arrivée comme la Trisomie 21 ou le Mongolisme entre autres. Faut-il souligner que l'âge de la mère joue un rôle déterminant dans la prévalence de cette tare. Plus il est avancé, et plus le risque est grand. A titre d'exemple et pour une mère n'ayant pas d'antécédents trisomiques dans la famille, les risques sont estimés à : 1/1500 à 20 ans, 1/900 à 30 ans et de1/111 à 40 ans...Il va sans dire qu'ils sont (N) fois multipliés au cas où des mongoliens sont déjà dans la famille. L'Amniocentèse : un examen de 500 dinars mais incontournable D'où le recours à l'Amniocentèse, le seul examen fiable de nature à détecter sans coup férir et précocement ces anomalies. Il s'agit au fait de ponctionner du liquide amniotique où baigne le fœtus dans l'utérus maternel avec une fine aiguille à travers la peau du ventre. Ce n'est pas plus douloureux qu'une piqure intra musculaire. La ponction se fait après repérage et sous contrôle échographique. Le liquide prélevé est soumis à une étude chromosomique (le caryotype) avec des résultats définitifs et irréfutables livrés après 3 semaines en moyenne. Bien sûr le risque de provoquer une fausse couche lors de cette manœuvre est patent mais il est minime de l'ordre de 0,5% à 1%. Il est réduit actuellement à sa plus simple expression grâce à l'expérience étendue et consommée de l'opérateur, à la zone de ponction et à l'échoguidage qui permet de mieux contrôler la zone de ponction. La Tunisie a toujours été pionnière et avant-gardiste dans tous les domaines et notamment ceux ayant trait à l'enfance, à la jeunesse. Franges bénéficiant du plus haut intérêt de la part de toutes les instances de l'état. L'on comprendrait alors « à la limite » que la CNAM ne prenne pas en charge cette amniocentèse et ne l'englobe pas dans ses plans comme un examen de routine pratiqué chez toutes les femmes enceintes. Mais quand des patientes se présentent avec des antécédents lourds de Trisomie 21 avec un risque très grand de donner naissance à un enfant «taré», leur refuser la prise en charge du seul moyen en mesure de leur certifier avec certitude si leur bébé serait sain ou pas est une grosse aberration à notre sens et qui ne cadre nullement avec les orientations prises et adoptées par notre jeune pays. Car au fait, la prise en charge aussi bien morale que matérielle d'un enfant trisomique par la collectivité n'a aucune commune comparaison avec les malheureux 500 dinars, le coût d'une amniocentèse « préventive ». ------------------------ Témoignage de Mme Rania C : Un refus en dépit de mes lourds antécédents Mon médecin m'a recommandé expressément de pratiquer une amniocentèse car dans ma famille j'ai une sœur et une cousine trisomiques. Certes les analyses sanguines et urinaires étaient rassurantes, mais la ponction était indispensable pour éliminer définitivement le risque d'une tare éventuelle chez mon bébé. Un problème qui taraude l'esprit de toute ma famille et de celui de ma belle famille. En présentant mon dossier solidement étayé et argumenté à la CNAM pour la prise en charge de cet examen, on m'a répondu séance tenante que la caisse ne couvrait pas ce genre d'investigations. Pourtant, ce n'est guère de gaieté de cœur que je me suis résolue à me faire ponctionner le ventre et ce n'est nullement un luxe que je me paie. Je demande au nom de toutes celles qui sont dans ma situation aux responsables de revoir leur copie concernant ce sujet d'acuité et de sensibilité extrêmes. 500 dinars ne sont pas à la portée de tout le monde et laisser les femmes démunies végéter dans le doute et l'angoisse du fait de leur impossibilité matérielle d'y avoir accès fait désordre avec bien évidemment la possibilité ultérieure d'une vie infernale en perspective pour tout le monde à la naissance d'un enfant taré…mongolien. ------------------------ Mme Thouraya Touibi (CNAM) : En effet pas de prise en charge pour l'heure L'amniocentèse n'est malheureusement pas prise en charge par notre caisse. C'est vrai et comme vous me le faites rappeler, elle l'était par le passé sous le régime de la CNRPS, mais actuellement pour la CNAM, aucune couverture la concernant. Peut être le serait-elle dans le futur d'autant plus que le sujet est très sensible et de grande acuité. Moi-même membre de l'association des parents des handicapés, je perçois grandement la place prédominante qu'occupe l'amniocentèse dans la détection précoce des anomalies fœtales in-utéro (dans l'utérus en début de grossesse). Mohamed Sahbi RAMMAH --------------------------------- On écrit au Temps Notre article « Pas de prémunition disponible contre le Paludisme » du 16/9/2010 Précisions de la Direction des soins de santé de base au ministère de la Santé Suite à l'article paru au journal « le Temps » du 16/09/2010 relatif à la prémunition contre le Paludisme, permettez moi de vous apportez les précisions suivantes : La Tunisie est un des rares pays à avoir éradiqué le Paludisme qui était endémique en Tunisie et ce, depuis l'année 1979 date de la découverte du dernier cas, et depuis, aucun cas autochtone n'a été enregistré. Pour préserver cet acquis et protéger la Tunisie contre la réintroduction de la maladie un système de surveillance au niveau des services de contrôle sanitaire aux frontières et surtout l'offre gratuite des médicaments de prophylaxie et de traitement en particulier la « Méphaquine » est assurée à tous et à tout moment par les services de santé de base et en particulier les services du Contrôle Sanitaire aux Frontières. Il suffit que le voyageur se présente à ces services pour qu'on lui délivre les médicaments et qu'on lui assure un contrôle sanitaire gratuit après son retour. Il est utile de préciser que la disponibilité exclusive et gratuite de ces médicaments au niveau des services publics responsables de ce contrôle est dictée par l'organisation de la stratégie nationale convenue et de préserver l'efficacité des médicaments pour protéger les acquis et prémunir notre pays contre la réintroduction de cette maladie.