Dans le secteur public, le menu coûte entre 800 millimes et 1 dinar à l'Etat. - Pour bon nombre de parents, la question des cantines scolaires est loin d'être digérée. Aujourd'hui, les différences se font sentir de plus en plus entre le privé et l'étatique où l'on sert des repas complets et chauds dans le premier et de simples en-cas dans le deuxième. Mais que mangent nos enfants au juste, quand on ne les a pas à l'œil ? Nos petites têtes brunes sont-elles égales face à la nutrition, pour manger équilibré et se rassasier quelque soit leur établissement scolaire ? Il va sans dire que notre petit bout'chou mange à sa faim sur les bancs de l'école. Et quand il n'est plus question de pénurie alimentaire, on se soucie, désormais, de l'équilibre alimentaire de son enfant qui mange à la cantine. On cherche à bien l'alimenter et à le nourrir sain surtout que la malbouffe gangrène notre assiette, en dehors de la maison. Le ‘'smig'' de la qualité dans l'étatique Sur les 4500 établissements scolaires étatiques, elles sont 2378 cantines dispatchées sur tout le territoire tunisien qui offrent des collations à 236 000 élèves, selon les dernières statistiques de l'année scolaire écoulée. Ainsi étant, un élève sur quatre mange gratuitement à la cantine de son école. Chose qui profite, notamment aux élèves des zones rurales et très reculées du pays qui ne peuvent se déplacer pour déjeuner. Et si l'on prend en compte que le repas coûte à l'Etat actuellement entre 800 millimes et 1 dinar, on se rendra à l'évidence qu'il ne s'agit pas là d'un vrai repas mais plutôt d'une collation qui permet à l'enfant de tenir le coup jusqu'au soir. Mais un repas léger ne veut pas dire qu'on mange forcément déséquilibré. Car d'après une source fiable du ministère de l'Education, l'Etat a intégré un yaourt et un fruit à ce petit en-cas qui comporte, par ailleurs, un casse-croûte sucré ou salé, choix délibéré du directeur de l'établissement. Dans l'étatique, on parle des exigences minimales de qualités nutritives de la collation de midi. Mieux encore, car le ‘'smig de la qualité'' sera largement dépassé, si l'on considère les prémices d'une expérience en la matière, ayant vu le jour cette année, dans la région de Sidi Bouzid où se concentrent le plus grand nombre des cantines du pays, (quasiment 58). Le projet consiste à servir des repas préparés en sous-traitance. Le but étant de servir des préparations chaudes qui couvrent les besoins nutritionnels d'un enfant. Mais il faut attendre que des changements s'opèrent au niveau des horaires scolaires pour que cette expérience se généralise sur toutes les cantines du pays… Au menu de ce projet qui promet beaucoup pour la santé alimentaire de nos enfants, la totale gratuité d'un repas sain et équilibré. Quand le privé met son grain de sel La recette revient plus salée dans le privé où des parents soucieux de l'alimentation de leurs enfants payent sans se demander le pourquoi et le comment de la somme fixée. Les cantines du secteur privé conviennent parfaitement aux parents débordés qui ne peuvent se libérer pour déjeuner en famille. Quasiment toutes les écoles primaires privées qui sont au nombre de 104 comptent dans leurs établissements des cantines ou du moins des garderies dans les parages. Combien coûte un repas à l'école privée 120DT pour les uns, 70 DT pour les autres par mois … la fourchette des prix est difficilement cernée en l'absence d'un cadre législatif ou réglementaire qui régit ce domaine. Idem pour la composition du menu qui peut être équilibré mais peut aussi comporter un hamburger, des frites ou des pizzas ou encore uniquement des pâtes pour flatter les papilles des tout-petits. Et tant pis au dit ‘'équilibre de l'assiette''. « Parfois même, on donne à manger à nos enfants une fichue sauce aux tomates fade accompagnée d'un tajine en guise de repas. Pour le dessert on leur offre tout au long de l'hiver, une demi-orange. Pour le prix qu'on paye, personnellement je m'attends à un repas beaucoup plus fourni en nutriments. », confie la maman d'un élève inscrit dans une école privée. Et selon bon nombre de parents sollicités : seule l'intervention des instances publiques pour ce qui est de la composition du menu promettra des jours meilleurs aux repas servis aux tout-petits. D'ici-là, et avant même que l'Etat ne ‘'mette son grain de sel'', dans les cantines privées, les parents soucieux de l'équilibre alimentaire de leurs enfants resteront sur leur faim.