En vingt ans, la téléphonie mobile a connu un développement sans précédent, au point qu'en 2009, plus de 80 % de nos concitoyens de 12 ans et plus possèdent au moins un téléphone portable. En outre, plus de deux Tunisiens sur trois sont abonnés à deux opérateurs. Pourtant son implantation dans les années 90 a été poussive, notamment à cause de son coût élevé. Depuis, le mobile est devenu indispensable, au point de faire chuter notablement le nombre d'abonnés au téléphone fixe, devenu ringard pour bon nombre de nos concitoyens. Et les appareils ont vu leur look, mais aussi leurs services se démultiplier et se compliquer, posant des problèmes insolubles à bon nombre de nos concitoyens. Au point que de nombreux adultes que nous avons rencontrés utilisent à peine 5% des possibilités que leur offre leur téléphone. D'ailleurs plus de 80% des Tunisiens utilisent des dinosaures téléphoniques qui datent d'il y a vingt ans et ils ne connaissent que les touches des chiffres et celles qui permettent d'appeler et de raccrocher. Le pire, c'est que la plupart de nos concitoyens ne cessent de répéter que « cela suffit amplement ». Autant dire que la troisième génération, avec wifi, internet, musique ou photos et vidéos ne font pas partie de leur langage. Et si nos concitoyens restent dans leur majorité des utilisateurs minimalistes de cet instrument de communication totale, c'est parce qu'une écrasante majorité n'ont jamais utilisé un ordinateur ! Pourtant les appareils modernes peuvent aider à faciliter la vie dans tous les domaines : audio, photo, vidéo, Internet, jeux, téléphone, si possible tactile… Il fait tout, tout, tout et le reste ! Pourtant. Il n'y a que les plus jeunes qui pensent à acquérir ce touche-à-tout multimédia au format de poche, notamment le smartphone, lorsqu'ils le peuvent... Ces petits bijoux D'après plusieurs jeunes, il semble que « le prix de ces petits bijoux est un obstacle majeur qui freine son essor. » Bien qu'on en trouve actuellement sur le marché tunisien à 169 Dinars, les gammes de qualité supérieure atteignent et dépassent allègrement mille Dinars. A ce prix là, même si on est jeune, ouvert sur les nouvelles technologies et féru de téléchargement, on réfléchit par deux fois avant de faire une telle dépense. D'autant plus que les voleurs à la tire préfèrent ce type d'appareils, aux vieux téléphones de papa qui ne coûtent pas grand-chose. Pourtant ailleurs dans le monde, on compte plus de 60 millions de smartphones au second trimestre 2010, soit 50 % de plus qu'à la même période en 2009. Les plus grands marchés au monde restent les Etats-Unis, suivis par la Chine. Avec l'essor des applications, on s'attend à ce que le nombre de clients friands des services mobiles augmente dans les années à venir. La généralisation de ces nouveaux usages, qui tendent à remplacer l'usage traditionnel de la voix, garantit au secteur de la téléphonie et de l'Internet mobiles une croissance permanente. Pour autant, le succès du SMS ne se dément pas. Au cours du second trimestre 2010, chaque abonné a envoyé plus de cent SMS en moyenne par mois. Il semble qu'actuellement et avec les nouvelles offres de certains opérateurs les choses s'améliorent notablement. Il faudrait maintenant sensibiliser toute la génération des adultes récalcitrants aux nouvelles technologies, afin qu'ils s'adaptent à la modernité. Bientôt, ils devront payer leurs divers achats par le biais de leur portable. Une évolution que rien n'arrêtera...