Raouf KHALSI - Cas de violence contre les enseignants : ce n'est pas fréquent, mais cela existe. De temps à autre on entend parler d'enseignants victimes de voies de faits de la part de quelques parents ayant oublié qu'ils s'attaquent à des éducateurs pas tant à de simples enseignants. Nul ne peut nier la pénibilité du métier d'enseignant. Cet aspect – actuellement controversé et représentant l'un des volets de discorde entre le ministère et le syndicat – charrierait beaucoup de subjectivité s'il ne se limitait qu'aux revendications compensatoires, à la durée de la carrière, aux neurones grillés chaque jour et qui se renouvellent de moins en moins. Car les deux interlocuteurs en présence sont en train d'occulter un aspect fondamental : à savoir l'éthique du métier, sa noblesse, sa dimension comment dire ! messianique. Le proverbe arabe ne dit-il pas que « l'enseignant a failli être un prophète » ? Aujourd'hui, nos enfants et nos adolescents manquent de repères familiaux. Quelque part, toutes couches sociales confondues, la famille se désengage de son rôle éducationnel et en rejette la responsabilité sur l'école. De son côté, celle-ci a perdu de son aura parce qu'elle a lâché du lest et parce qu'elle n'avait pas su, au moment fatidique, installer le dialogue avec les élèves. Dans tout cela, au milieu de ces magmas et de ces mélanges de genre, l'enseignant est diabolisé, stigmatisé et, même - cela devient récurrent - accusé de favoritisme « très intéressé… En tous les cas, rien, mais absolument rien ne pourra justifier les agressions verbales ou physiques contre les enseignants. Et, en attendant le retour d'une éthique qui redore le blason de l'enseignant, ministère et syndicat gagneraient à impliquer les familles. Cela nous changerait du monotone ping-pong revendicatif.