Il compte 58 mille adhérents dans ses rangs. C'est, en effet, le plus " grand syndicat " au sein de l'UGTT. Et il défend les intérêts de ces professeurs du secondaire, noyau incontournable de l'enseignement en Tunisie. Ce syndicat a toujours eu un rôle civique de premier plan. Avec les " profs " et, même, avec les instituteurs - deux corps de métiers aux mains desquels est confié le destin du quart de la population tunisienne (nos enfants) - il n'y a pas d'amalgames possibles. Les enseignants ont toujours besoin de se sentir confortés dans leur rôle. Car, en ces temps, où l'on s'interroge sur la valeur de l'enseignement, où le système éducatif procède à une profonde introspection pour bien asseoir ses réformes, la société tunisienne a plus que jamais besoin des enseignants car, quelque part, la famille se désengage. Aujourd'hui, les jeunes et surtout les adolescents ont besoin de repères. Ils sont à un âge difficile, un âge ingrat. Ils doutent de tout... Et, tapis dans l'ombre, les démons de la délinquance et des dérives les guettent. Et c'est là que nos enseignants peuvent et doivent intervenir. Eux seuls redonneront son aura à l'école. Encore faut-il qu'on leur donne les moyens moraux de le faire. Et, entre autres, que parents et enseignants cessent de se regarder en chiens de faïence. Car les enseignants ont légitimement des revendications matérielles. Mais leurs aspirations sont d'ordre éthique. Et cela tient à eux, à eux en premier, de ne plus se laisser diaboliser.