Après les deux matchs perdus contre l'équipe nationale française avec un écart très lourd, d'une dizaine de buts (31-20, puis 28-18), le sélectionneur tunisien a évoqué une raison unique à ce Waterloo : la mauvaise condition physique. 1.- Est-ce que cette situation était prévisible ? 2.- Si oui, qu'a-t-on fait pour palier cette déficience ? Nous pensons qu'un sélectionneur national doit avant tout anticiper toutes les questions techniques, physiques, psychologiques et mentales ; il est évident qu'un joueur international doit posséder une condition physique excellente ; alors est-ce que le rythme, la fréquence et l'intensité du championnat national permettent une bonne condition physique ? Nous ne le pensons pas car seules quelques rencontres par saison sont d'un haut niveau ; pas moins de 6 clubs constituant l'actuel championnat national tirent les meilleures équipes, 4 tout au plus, vers le bas ! Nous proposons à ce sujet, d'adopter un championnat national à 8 équipes (au maximum) ; ce nombre pourrait permettre un championnat court mais intense et à plusieurs phases qu'il faut imaginer. Ce système présente l'avantage aussi de permettre l'organisation de plusieurs rassemblements de nos joueurs pour une préparation adéquate sur le plan physique, technique et tactique, etc… Deux mois nous séparent du championnat du monde : que faut-il faire alors ? Nous proposons à l'entraîneur national quelques solutions possibles : 1.- Rencontrer les entraîneurs des clubs pour leur demander d'aider à la préparation physique de leurs joueurs internationaux en appliquant un contenu de programme individualisé pour chacun de ceux-là. 2.- Le sélectionneur pourrait pendant toute cette courte période, faire le tour des clubs, à l'effet de participer sur le plan régional d'un jour ou deux par semaine à l'amélioration de la condition physique des internationaux de la région. Nous savons qu'une équipe nationale est par définition un groupe hétérogène constitué d'excellents joueurs appartenant à plusieurs équipes différentes, choisis en fonction de leurs qualités techniques, physiques et de leur intelligence de jeu collectif. Alors, comment doit-on construire, à partir de ces individualités, un collectif performant ? Tant en attaque qu'en défense, et selon les qualités de chacun dans ces deux secteurs de jeu où l'apport complémentaire aux coéquipiers directs est indispensable. Nous proposons ce qui suit : 1.- Rechercher une harmonie d'ensemble d'abord. 2.- En principe, il ne doit pas s'agir, que secondairement, d'une amélioration de la condition physique ; ce compartiment ne peut être efficient qu'après quelques mois de travail, résistance et puissance spécifiques sur les plans musculaire et cardio-respiratoire en recourant à des exercices de circuits training (technico-physique entre autres). 3.- Il ne peut être question aussi d'une amélioration, d'un quelconque geste technique. 4.- Les périodes de rassemblement sont très courtes. Par contre, partir de la préparation psychologique est un préalable important à tout engagement, à côté de celle qu'on appelle « la préparation mentale » qui est nécessaire à la réactivité, aux problèmes posés au cours des rencontres. 5.- Une résistance mentale à opposer à tout instant, à tout problème. Il s'agit de ne pas subir sans réagir, ne pas fuir mais combattre avec tous les moyens possibles. C'est ainsi que nous concevons les améliorations successives et cumulatives du rendement individuel ou du collectif de l'équipe. Nous insistons sur le fait que la préparation psychologique doit s'effectuer tout au long de l'année. Nous proposons que les entraîneurs de clubs, les entraîneurs nationaux des jeunes consacrent un jour ou deux par semaine pendant lesquels ces techniciens interviennent par région avec des programmes individualisés et réalisés de toute urgence ! Ce principe démultiplicateurs est à appliquer incessamment. Il y va de l'intérêt national, un enjeu très important pour nous. Abdellaziz SFAR