Le Temps-Agences - Le Premier ministre israélien Ehoud Olmert a menacé hier, d'intensifier les actions militaires dans la Bande de Gaza si les tirs de roquettes ne cessent pas. Pour le sixième jour d'affilée, l'armée israélienne a mené des frappes aériennes contre des activistes et leurs infrastructures, s'en prenant au Hamas mais aussi -pour la première fois depuis le début des opérations- au Jihad islamique. Hier matin à Gaza, l'aviation israélienne a touché une voiture, tuant trois personnes dont au moins un membre du Hamas. Des témoins ont vu le véhicule exploser en une boule de feu, phénomène que l'armée israélienne a attribué aux armes qui étaient transportées à l'intérieur. A Beït Lahia (nord), le propriétaire d'un magasin d'équipement audio et vidéo a rapporté que sa boutique avait été détruite par erreur. Selon lui, l'atelier métallurgique voisin, également rasé par cette frappe, était vide depuis un an. L'armée maintient qu'il s'agissait d'une fabrique d'armes du Hamas. Face à ces frappes aériennes, appuyées par moments par des chars postés aux entrées de la Bande de Gaza, le Hamas accuse Israël et le Fatah de s'être ligués contre lui. Les accrochages entre le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas du Premier ministre Ismaël Haniyeh ont tué 53 Palestiniens au cours de la semaine écoulée. Après l'échec de plusieurs cessez-le-feu, une nouvelle trêve entre les deux factions palestiniennes a été conclue avant-hier. "Personne n'accepterait qu'on se batte entre nous tandis que les Israéliens bombardent Gaza", a noté Fawzi Barhoum, porte-parole du Hamas. Les affrontements fratricides n'ont pas repris hier. En revanche, les tirs de roquettes palestiniens sur les villages israéliens proches de la Bande de Gaza se poursuivaient. Trois roquettes ont été lancées hier matin, dont l'une a touché une maison vide. Pour faire cesser ces attaques, Israël dit avoir mené 21 frappes aériennes depuis mardi. "Si les efforts diplomatiques et militaires que nous prenons ne ramènent pas le calme, nous devrons intensifier notre réaction", a averti Ehoud Olmert, à l'ouverture d'une réunion ministérielle qui devait examiner les moyens pour mettre un terme aux tirs de roquettes. Lors du Conseil des ministres d'hier, le ministre des Affaires stratégiques, Avigdor Lieberman, a menacé de quitter la coalition avec son petit parti extrémiste, Israël Beitenou ("Israël notre maison"), si aucune représaille n'était exercée contre le Hamas, selon un participant ayant requis l'anonymat. Sans les onze députés d'Israël Beitenou, Ehoud Olmert conserverait la majorité au Parlement, la Knesset, mais sa coalition de gouvernement en serait fragilisée. Un ministre ayant requis l'anonymat a affirmé que le gouvernement pourrait envisager le déploiement d'une force internationale à la frontière entre la Bande de Gaza et l'Egypte chargée d'empêcher le trafic d'armes et éventuellement de désarmer des militants. Depuis Rome, le pape Benoît XVI a condamné les tirs de roquettes sur Israël et les affrontements interpalestiniens, tout en appelant Israël à la retenue. "Au nom de Dieu, je demande qu'on mette fin à cette violence tragique", a-t-il lancé hier.