Dhouha est une très belle jeune fille, druze. Encadrée par un coach qui croit en ses capacités, elle voudrait travailler dur pour réussir sa carrière. Celle-ci consiste à participer aux concours de beauté qui se présentent à elle. Il y en a deux. Le premier est pour élire Miss Arabe, le second Miss Israël. Pour rester cantonnée dans le concours arabe, il n'y a aucun problème, aucun obstacle ou opposition. Les filles sont habillées de façon qui ne choque pas leur communauté et la société, toutes catégories confondues, accepte tant bien que mal cette manifestation. Les femmes, tout spécialement, la soutiennent avec ferveur. Mais voilà, être Miss Arabe n'ouvre pas trop de portes et les champs d'évolution d'une Miss y demeure assez fermés. Surtout pour une fille aussi ambitieuse comme Dhouha qui voudrait atteindre et construire une carrière internationale. « La Miss arabe de l'année dernière, constate-t-elle, a tourné juste dans un seul film avant de retomber dans l'anonymat. Tandis que être Miss Israël pourrait ouvrir les portes mêmes d'Hollywood ». Sa décision est prise, elle va opter pour cette dernière consécration. Un jour,quelqu'un l'appelle malencontreusement au téléphone par le prénom « Angelina ». Elle va le garder à la place de Dhouha. Son père qui l'appuie mais qui essaye à chaque étape de donner l'aval à sa fille pour s'habiller de telle ou telle façon en tenant compte du microcosme où ils vivent, va même jusqu'à lui permettre d'apparaître uniquement vêtue du fameux maillot de bain porté par les concurrentes. Sa mère, de son côté, la défend de toutes ses forces. Il est temps que la société évolue et accepte la réalité du monde et des jeunes qui le font bouger. Mais rien n'y fit. Sélectionnée comme faisant partie des vingt meilleures concurrentes, Dhouha part en voyage en Thaïlande avec ce groupe et les organisateurs. Mais elle a hâte de rentrer au pays. Quand elle y arrive, elle est devancée par la nouvelle de sa participation au concours israélien, un journaliste de ce pays ayant vendu la mêche. Cela provoque un terrible remous parmi la communauté druze… surtout auprès de sa famille. Son oncle et deux de ses proches décident de la tuer mais, heureusement, leur plan est découvert à temps, par la police. Sa mère est indignée « Je défendrai toujours les filles de ce pays, tant que l'une d'entre elles, est menacée de mort pour un motif aussi absurde ». Les malheurs de Dhouha ne s'arrêtent pas là. Son père est emprisonné pour avoir commis un hold-up en vue de ramasser l'argent que sa fille doit payer aux organisateurs du concours de Miss arabe parce qu'elle l'a quitté en route (5.000 dollars). Le cheikh druze invite la mère et sa fille à venir le voir. Il n'y avait que des hommes à les attendre, avec des carrures de garde de corps dans leur majorité. Un assistant du cheikh lui souhaite la bienvenue dans sa propre communauté et remercie Dieu pour cela. « Nous voulons que la beauté des femmes druzes reste réservée aux Druzes ». Dhouha quitte malgré elle, le concours israélien. Elle pleure de voir sa robe portée par une autre concurrente. Mort, alors, aux libres penseurs, et autres chercheurs de liberté et obéissons, sans rechigner, à ce que les prêtres et prêcheurs de tous bords, nous ordonnent. Autrement, on risquerait de finir brûlé sur un bûcher public. N.B : L'information est prise à partir d'une émission diffusée vendredi 12 novembre, sur Arte