Kamel Chebli parti, Habib Mejri venu et rien n'a changé à l'AS Marsa qui a confirmé samedi sur son terrain et devant son public son incapacité d'être efficace en attaque et sobre en défense. Les mêmes lacunes observées sous l'ère Chebli ont été constatées sous la conduite de Habib Mejri. Mais force est de reconnaître que ce dernier n'ayant pas une baguette magique ne pouvait changer quelque chose dans l'équipe, à priori son système de jeu ni les mauvaises habitudes chez certains joueurs. En effet nommé 24 heures après la défaite de l'équipe à Sousse, Habib Mejri en vieux briscard a précipité les événements en déclarant juste après la prise de ses fonctions que le temps pressait et qu'il n'aurait pas le temps matériel suffisant pour se faire une idée précise sur les joueurs, ajoutant : « il faut pallier maintenant au plus urgent et préparer la rencontre face au CSS, le reste viendra par la suite ». C'était clair ce technicien de métier ne pouvait en une semaine métamorphoser l'équipe, il lui fallait du temps pour le faire. Et c'est justement le facteur temps qui joue contre lui et contre l'équipe, car samedi dernier c'était le CSS, le prochain sera le ST. Prudence excessive La nouvelle défaite concédée par l'ASM a fait apparaître trop d'imperfection dans le jeu des marsois, qui ont été trop prudents et en manque d'imagination au niveau de l'attaque mais aussi au milieu du terrain où ni Riadh Klaï ni Mohamed Touati (en manque flagrant de compétition) ni encore moins le camerounais Didier régisseur habituel de l'équipe qui n'a été que l'ombre de lui-même et loin d'avoir joué son rôle. A ce propos l'entraîneur marsois n'a pas mâché ses mots : « les joueurs ont commis beaucoup d'erreurs que je m'attèlerai à corriger dans les prochains jours. Il a ajouté qu'il ne mettait pas en cause le travail accompli par son prédécesseur qui a fait ce qu'il fallait faire ». Mais durant cette rencontre les joueurs marsois ont été à court de solution au milieu du terrain et en attaque. Pour répondre Mejri a dit : « certes il y a eu beaucoup de maladresse et beaucoup d'imperfection de la part des joueurs, et je vais tenter lors des séances d'entraînement prochaines de trouver les solutions adéquates afin d'améliorer le niveau de jeu de l'équipe pour qu'elle puisse s'exprimer plus librement sur le terrain ». Terrain non jouable Du côté sfaxien la joie était grande aussi bien chez les joueurs que le staff technique, une victoire qui vient après le long et fatigant déplacement du Soudan et réussie en l'absence de 5 joueurs titulaires (Amin Abbès et Mahmoud Ben Salah suspendus, Kamel Zaiem, Ochi Agba, et Brahima Touré, blessés). L'entraîneur du CSS Lechantre a expliqué cette joie immense en disant : « sur un terrain en aussi mauvais état, il n'est pas évident pour une équipe technique de pouvoir assoir son jeu et faire valoir ses potentialités. Il a ajouté que cette victoire sera une excellent stimulant pour les joueurs avant la rencontre aller de la finale de la coupe de la CAF ». A propos du terrain Mejri a répondu pour sa part : « l'état du terrain du Chtioui n'est plus un secret pour personne, et faute de mieux nous devons accepter le fait et faire avec. Il a ajouté que honnêtement, la défaite de son équipe n'était nullement du à l'état du terrain ». Effectif riche Durant toute la rencontre le CSS a été beaucoup plus présent dans les différents compartiments et a été beaucoup plus menaçant que son adversaire. Ici Lechantre était clair : « nous avons su gérer le match sans trop de précipitation. Nous avons réussi à marquer deux buts grâce à notre maîtrise du ballon et notre domination, en profitant des erreurs de notre adversaire et après avoir réussi à apporter quelque correctifs à notre système de jeu en seconde période ». Cette rencontre qui représentait dans un avenir récent un classique du football tunisien n'a pas été très attrayante, car l'ASM n'avait pas l'envergure d'une équipe capable de faire l'essentiel du jeu sur le terrain surtout en l'absence de Slim Jedaied devenu très vite une pièce maîtresse dans le dispositif tactique de l'équipe. Sa prudence excessive et l'absence d'un attaquant de métier se fait sentir surtout que Amine Letifi ne peu jouer à la pointe de l'attaque et que Anis Gharbi rentré en cours de jeu manque terriblement de compétition. Le CSS pour sa part sans être transcendant, a été réaliste et à profiter des deux occasions qui ce sont présentées pour repartir avec les points de la victoire. La présence de deux attaquants d'entrée en plus de Dominique Da Silva rentré en seconde période en dit long sur la richesse de l'effectif de cette équipe capable d'aller loin dans la compétition. Et si le CSS revient dans le groupe de tête et garde ses chances intactes pour participer à la course au titre, l'ASM est actuellement en position de relégable et devrait réagir au plus vite pour ne pas sombrer encore plus et l'engagement d'un attaquant au moins est plus que nécessaire sachant que l'équipe a la plus mauvaise attaque avec 4 buts uniquement marqués en 9 rencontres, soit moins d'un demi but par match.