• Des dizaines d'obus nord-coréens sur une île de la Corée du Sud - Le Temps-Agences - La Corée du Nord a tiré hier des dizaines d'obus sur une île de Corée du Sud, tuant deux soldats, déclenchant des tirs de riposte de Séoul et la mise en état d'alerte maximum des forces du Sud. Séoul a promis des "représailles" en cas de nouvelles provocations du Nord, a indiqué la présidence sud-coréenne dans un communiqué. "Notre armée ripostera fermement à toute nouvelle provocation". Ces affrontements, qui sont parmi les plus graves depuis la guerre de Corée (1950-1953), ont avivé les tensions dans la péninsule, après la révélation d'un programme d'enrichissement d'uranium mené par Pyongyang. Une cinquantaine d'obus, selon la chaîne de télévision YTN, sont tombés sur l'île de Yeonpyeong (un millier d'habitants), située en mer Jaune, dans une zone disputée par les deux Corées, théâtre d'autres incidents par le passé. Ces tirs interviennent alors que l'existence d'un programme d'enrichissement d'uranium en Corée du Nord a été révélée par un scientifique américain, accroissant la tension et l'inquiétude des Etats-Unis et de leurs alliés. A Séoul, l'état-major sud-coréen a confirmé que des obus avaient atteint l'île où se trouve un détachement de l'armée. D'autres sont tombés en mer. L'armée sud-coréenne a riposté aux tirs d'obus nord-coréens, a annoncé le ministère sud-coréen de la Défense, qui a placé l'armée en état d'alerte maximum. L'armée sud-coréenne a procédé à 80 tirs de riposte, a indiqué le ministre de la Défense, Kim Tae-Young. Le président sud-coréen Lee Myung-Bak a tenu une réunion d'urgence, a annoncé un porte-parole de la présidence. Selon un habitant de l'île de Yeonpyeong, cité par la chaîne YTN, une cinquantaine d'obus sont tombés sur l'île, causant des dommages aux habitations. Les habitants ont été évacués vers des zones sûres et l'armée et la police dénombre les blessés, a précisé YTN. Ces échanges de tirs interviennent alors que l'émissaire américain pour la Corée du Nord, Stephen Bosworth, a quitté Tokyo pour Pékin. Il devait y rencontrer hier des responsables chinois pour évoquer le dossier de la Corée du Nord. --------------------------- Condamnations et préoccupations Le Temps-Agences - La Maison Blanche a "fermement condamné" le bombardement nord-coréen d'une île de Corée du Sud qui, selon des médias, a fait deux morts et 18 blessés, un accrochage vivement dénoncé dans les capitales mondiales, préoccupées pour la paix dans la région. La Chine, principal allié du régime stalinien de Pyongyang, a de son côté fait part de sa "préoccupation". "Nous espérons que les parties vont agir davantage afin de contribuer à la paix et à la stabilité dans la péninsule coréenne" a déclaré Hong Lei, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois. Le Premier ministre japonais Naoto Kan, dont le pays est un allié des Etats-Unis, a annoncé avoir ordonné à ses ministres de "faire des préparatifs afin de nous permettre de réagir fermement à toute éventualité", après une réunion d'urgence de son cabinet dans sa résidence officielle. Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russe, a estimé à Minsk, où il se trouve en déplacement, qu'il y avait un "danger colossal" de conflit ouvert, ajoutant que "ce qui s'est passé mérite d'être condamné. Ceux qui ont initié cela et le recours aux tirs contre l'île sud-coréenne ont pris sur eux une responsabilité énorme". "Il faut que tous les échanges de tirs cessent immédiatement", a-t-il exigé. En France, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie a appelé la Corée du Nord "à l'arrêt des provocations" et "condamné avec la plus grande fermeté" le bombardement par Pyongyang d'une île sud-coréenne. Le ministre des Affaires étrangères britannique, William Hague, a condamné l'attaque nord-coréenne "unilatérale". Son homologue allemand, Guido Westerwelle, s'est dit "très inquiet" après cette "nouvelle provocation militaire", ajoutant que cela "met en danger la paix dans la région". --------------------------- Reprise des négociations sur le nucléaire nord-coréen Désaccord sino-américain Le Temps-Agences - La Chine demande une reprise des discussions à Six sur le programme nucléaire de la Corée du Nord, position qui témoigne d'un désaccord de Pékin avec Washington sur le sujet. Un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré hier à des journalistes qu'il était impératif de reprendre les entretiens, suite aux informations sur l'existence d'une nouvelle installation d'enrichissement d'uranium en Corée du Nord. Il a fait ces commentaires alors que l'envoyé des Etats-Unis pour les négociations sur le nucléaire, Stephen Bosworth, est arrivé à Pékin pour des discussions au sujet de la Corée du Nord. Une visite sur fond de vives tensions sur la péninsule coréenne. Un peu plus tôt, Bosworth avait déclaré à Tokyo que des discussions ne se tiendraient pas alors que Pyongyang a travaillé à la construction d'un nouveau site nucléaire