• Les plages, désormais fermées à la baignade - Le Temps-Agences- Des dizaines de touristes bronzent au soleil mais interdiction pour eux de se baigner à Charm el-Cheikh, station balnéaire égyptienne sur la mer Rouge où, dimanche, un requin a déchiqueté une septuagénaire allemande devant des vacanciers horrifiés. Hier, les plages étaient fermées à la baignade. Mais la veille de la mort de la touriste, le maire de Charm el-Cheikh avait déclaré que l'endroit était sûr, bien que trois touristes aient été attaqués, dont deux mutilés, par des requins lors de deux incidents séparés quelques jours auparavant. Oxana Turenko, une vacancière russe, s'exposait au soleil lorsqu'elle a entendu des cris. Elle s'est alors ruée vers un petit promontoire rocheux, pour voir ce qui se passait dans la partie de la plage réservée aux clients de l'hôtel ayant payé un supplément pour éviter la foule. "J'ai vu un grand poisson, de deux ou trois mètres peut-être", dit-elle en montrant les eaux turquoise. "J'ai vu les bras de la femme s'agiter dans l'air. Tout le monde a commencé à crier aux baigneurs de sortir". Secouristes et touristes ont couru vers le rivage mais il était trop tard pour l'Allemande de 70 ans, dont le corps sans vie flottait dans l'eau rougie par le sang. Julie Lund, une touriste danoise, se trouvait dans un bateau de plongée à quelque 300 mètres de là lorsque le requin a attaqué la septuagénaire. Son petit ami, lui, était dans l'eau. Hier, la plage était surveillée par des secouristes chargés de faire respecter l'interdiction de se baigner. Quelques vacanciers insistaient pourtant pour tremper leurs pieds dans l'eau, tout en regardant un bateau plein d'équipement de surveillance longer la côte, flanqué de trois embarcations. Le bateau de surveillance, initialement destiné à un projet pour l'installation de câbles électriques vers l'Arabie saoudite, a désormais pour mission de trouver le squale. Après les attaques de la semaine dernière contre les trois touristes russes, les autorités avaient annoncé la capture de deux requins. Le ministre de l'Environnement, Magued George, avait affirmé que le problème était réglé et ordonné qu'un mois de salaire supplémentaire soit versé aux hommes ayant attrapé les bêtes. Les plages avaient été rouvertes malgré l'avertissement d'une association locale, d'après qui un requin était toujours libre. Le gouverneur du Sud-Sinaï, Abdel Fadel Choucha, assure qu'au moins l'un des deux requins capturés vendredi est bien l'auteur des attaques de la semaine dernière. -------------------- Législatives Position de quasi-monopole du parti au pouvoir Le Temps-Agences- L'Egypte attendait hier soir les résultats des législatives, marquées par une domination écrasante du parti au pouvoir. Le Parti national démocrate (PND) s'est retrouvé en position de quasi-monopole avec le boycottage du second tour, qui s'est tenu dimanche, par les principales formations de l'opposition islamiste et laïque. Selon le journal gouvernemental al-Akhbar, le PND pourrait ajouter 209 sièges aux 209 déjà acquis au premier tour, soit 418 des 508 députés à élire. Une dizaine à peine reviendrait à de petites formations de l'opposition légale, le reste allant à des indépendants qui, traditionnellement, se rapprochent du PND ou s'y rallient une fois élus. La Haute commission électorale, qui avait jusqu'à demain soir pour publier les résultats complets, a fait savoir hier qu'elle les annoncerait en soirée. Le parti libéral Wafd, seule formation de l'opposition laïque à avoir un peu d'audience, a lui aussi préféré se retirer en dénonçant, à l'instar de nombreux observateurs et de la presse non-gouvernementale, une élection marquée par «le bourrage des urnes, des résultats falsifiés et des violences». La Coalition indépendante pour l'observation des élections, qui fédère des associations issues de la société civile égyptienne, a estimé hier dans un communiqué que "la légitimité de l'assemblée était fortement en question". Ces observateurs affirment que les deux tours ont été marqués par "des irrégularités à grande échelle qui ramènent l'Egypte au moins 15 ans en arrière". Le gouvernement pour sa part a démenti l'existence de fraudes massives, ne reconnaissant que des irrégularités limitées sans conséquence pour la validité du vote. Le Premier ministre Ahmad Nazif a assuré hier qu'il n'y avait eu "aucune interférence" de la part de la police et des autorités dans le processus électoral.