Cinq inculpés en état d'arrestation et un sixième en liberté provisoire ont comparu dernièrement devant le tribunal de première instance de Tunis pour répondre de délits d'escroquerie, et de livraison de documents appartenant à une compagnie de navigation. Les cinq inculpés précités ont eu l'idée diabolique d'aider certains jeunes candidats à l'émigration clandestine, en leur fournissant des badges appartenant aux employés d'une compagnie de navigation maritime. Ces badges permettront à leurs porteurs de franchir les postes frontières et d'embarquer à bord des bateaux accostés sur le quai en se faisant passer pour des dockers. Pour chaque badge remis le premier inculpé touchait la somme de 4000 Dinars. A chaque fin d'opération, les membres de la bande touchaient leurs parts. Avec le temps, les auxiliaires de la justice ayant eu vent de cette opération frauduleuse sont arrivés à mettre la main sur les six personnes impliquées. Au cours de leurs interrogatoires tous les inculpés ont nié leur implication dans cette affaire. Même celui qui a fourni les badges à l'accusé principal a déclaré qu'il les a remis contre la somme de 4Dinars pour chaque badge. Il a déclaré qu'il ignorait qu'ils allaient servir à une opération de ce genre. Devant le juge, ils ont réitéré leurs déclarations données au cours de l'instruction en niant totalement être impliqués. Les avocats ont demandé l'acquittement de leurs clients car cette accusation n'est basée sur aucun élément juridique. La diversité de leur situation sociale ne pourrait en aucun cas permettre de les associer dans une affaire aussi délicate exigeant une parfaite entente. Un des inculpés est résident en France, l'autre est libraire de fonction le troisième est employé dans la compagnie émettrice de badges. Tout cela nécessite une entente parfaite et un partage des rôles entre tous les membres ce qui n'est pas le cas dans cette affaire. L'affaire a été reportée au 11 décembre pour le prononcé du verdict.