Energies, communication, construction, infrastructure (…) tout se base sur la technologie. Notre monde moderne, avec l'expansion des lignes de téléphones, d'Internet et des Médias, a besoin plus que jamais de ses ingénieurs. Ces derniers poursuivent quant à eux de longues études qui ne finissent forcément pas avec l'université, mais devraient continuer durant tout leur parcours professionnel à être « à la page » afin de s'adapter et adapter leurs capacités au progrès. Les ingénieurs, entre autres des TIC, se retrouvent face à des multiples défis ; en outre, leur travail devrait souvent s'adapter à certaines spécificités, tout en essayant d'optimiser les ressources et les technologies. Ce volet, tout comme d'autres volets relatifs à la profession de l'ingénieur ont été évoqués en marge du forum élèves – entreprises 2010 – 2011 sous le thème général « Ingénieurs des TIC : Profil et perspectives d'avenir ». Le forum, inauguré par Mr. Mohamed Naceur Ammar, ministre des Technologies et de la Communication, a été organisé hier par SUP'COM – L'Ecole Supérieure des Communications de Tunis, en collaboration avec le ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Technologie et le ministère des Technologies et de la Communication.
Défis
Lors de son intervention, M. Pierre Baylet, Directeur Développement et Prospectives à l'Institut Télécom a évoqué les défis auxquels fait face l'ingénieur. Ils sont de type environnemental et tiennent aussi à la diversification du métier en lui-même.
Environnement
Dans le passé, l'environnement et les organisations étaient stables et les métiers relatifs à l'entreprise bien établis ; recherche, développement, conception de systèmes, intégration, marketing, conseil, commercial / Vente, production, installation maintenance, exploitation (…) les tâches étaient précises. Les métiers et clients évoluaient dans un cadre réglementaire fixe, où chacun ; constructeurs, opérateurs (nationaux), sociétés de services, utilisateurs avait sa place, son rôle, son métier, son pays. Les entreprises avaient une structure pyramidale et les évolutions étaient prévisibles, ainsi que les acteurs installés. Aujourd'hui, l'environnement est devenu instable et complexe, l'expansion du numérique, l'émergence de l'Internet et des Multimédias, la convergence entre ces derniers, l'informatique et les réseaux, l'affluence des applications et des réseaux et le travail coopératif ont diversifié les perspectives et élargi le champ d'action de l'ingénieur. Ce dernier intègre également de nouveaux domaines tel la santé, la biologie et l'énergie. Nous vivons également une période de surconsommation d'énergie, M. Baylet a par ailleurs évoqué qu'un pic d'utilisation de l'énergie a été noté hier chez les Français.
Nouveaux acteurs
L'émergence de nouvelles positions, comme de nouveaux constructeurs, opérateurs, acteurs et également de nouveaux types d'acteurs ont remis en cause les positions autrefois précises. Les frontières sont ainsi devenues floues entre un constructeur, un intégrateur et une société de service. Les limites s'estompent par la même occasion entre service et conseil. L'environnement se complique d'autant que les modes d'organisation évoluent rapidement et intensément. L'entreprise s'organise autrement que par le passé et se recentre sur le cœur de métier avec une super spécialisation ou au contraire se diversifie. La croissance de la mondialisation et l'intensification de la compétence ajoutent à l'instabilité installée dans le domaine. Il existe également une montée du marketing des services et des usages et une segmentation du marché entre professionnels et grand public. La diversification des offres se complique de plus en plus, les offres sont évolutives et une convergence mettant fin au cloisonnement des offres s'installe. Ainsi, le rôle des contenus sur les technologies est entrain d'accroître et l'on prend compte également de la sensibilité et de certains besoins spécifiques du consommateur.
Nouvelles dimensions
Au métier classique de l'ingénieur, nous retrouvons ainsi de nouvelles fonctions et même de nouveaux métiers ; expert usages, ingénieur nouveaux services, chef de produits marketing, chargé d'animation commerciale, ingénieur clientèle, architecte solution client, consultant avant-vente. L'ingénieur se retrouve alors appelé à s'adapter à plusieurs dimensions. En outre, l'innovation exige qu'il réponde aux exigences du marché et la dimension client pour mieux connaitre ses métiers, anticiper et répondre à la demande et aux usages. Il devrait intégrer la dimension économique et financière et celle des délais de réaction et de planification. Aujourd'hui, il est appelé également à apprendre à convaincre l'équipe d'appliquer ses directives. Il est ainsi manager et pilote de projets. L'ingénieur intègre, pour finir, une dimension sociale participant au développement durable, tout en prenant en compte la sécurité et la protection contre le risque. L'ingénieur répond aujourd'hui à une nouvelle typologie : celle de « salarié international » à multiples facettes dont celles du gestionnaire et du manager, de l'expert visionnaire, d'ensemblier et intégrateur, d'innovateur et créateur, d'agile et réactif. Afin de mieux réussir dans son métier, il devrait alors se munir en plus des compétences acquises dans les études d'ingéniorat et d'un savoir technique et scientifique. Etre bilingue et maîtriser l'anglais, savoir communiquer et avoir la capacité de travailler en équipe, avoir des connaissances en économie et management et devenir familier avec d'autres domaines tel l'achat et le marketing s'imposent.