«Il est plus dangereux de tomber amoureux que de tomber du haut d'une falaise ». Cette boutade d'un ancien poète latin, si elle n'est pas d'une vérité absolue, elle se justifie du moins pour le protagoniste dans l'affaire qu'a eu à juger dernièrement le tribunal correctionnel de Ben Arous. Ce sexagénaire et père de sept enfants, avait un train de vie normal, et une épouse qui n'a jamais failli à son devoir conjugal. Elle a eu le mérite de remplir son rôle de mère comme il se devait, et ses enfants qui égayèrent le foyer n'ont jamais eu à se plaindre. Bien plus, ils étaient très attachés à leur mère, si bien qu'ils prenaient son parti chaque fois qu'il y a avait un malentendu entre elle et leur père. Il faut dire que ce dernier avait changé de comportement avec son épouse et les scènes de ménage devenaient de plus en plus fréquentes. Ce qui suscita l'inquiétude chez cette épouse, qui pourtant n'avait rien à se reprocher. Or son époux était devenu fougueux et prenait la mouche pour n'importe quelle broutille. Etait-ce à cause de l'âge qu'il était devenu si irritable ? Son épouse soupçonnant anguille sous roche, décida d'épier son mari en suivant tous ses faits et geste, et même en fouinant derrière lui. Elle n'avait pas l'habitude de le faire. Elle voulait surtout avoir le cœur net et connaître enfin la vrai raison de changement de comportement subit. Profitant un jour d'un moment d'inattention de son époux, elle fouilla dans ses affaires et tomba sur la carte d'identité d'une adolescente qu'elle trouva dans l'une de ses poches. Décidant de pousser plus loin ses investigations, elle s'empara de son téléphone portable, le laps de temps pendant lequel elle découvrit qu'il y avait des photos assez compromettantes, et qui correspondaient de surcroît, à la photo figurant sur la carte d'identité de la même adolescente. La boucle était bouclée. Elle comprit que le sexagénaire, était bel et bien entiché de cette adolescente. Elle s'empressa d'informer ses sept enfants du comportement de leur père, retombé en adolescence. Ils essayèrent de le raisonner, mais en vain. Non seulement il nia cette vérité qui pourtant sautait aux yeux, mais il continua à entretenir sa relation amoureuse avec la jeune adolescente, elle-même complice, mais inconsciente de la gravité de la situation. La pauvre épouse a été acculée de ce fait, de porter plainte contre son mari et sa complice, en présentant au parquet les éléments appuyant sa demande, dont notamment les photos compromettantes. Inculpés d'adultère, ils comparurent devant le tribunal, et ne purent que reconnaître leur forfait. Il est vrai que quand on aime on ne compte pas. En l'occurrence, les deux amoureux, n'ont compté, ni la différence d'âge entre eux, ni la durée de la peine à laquelle ils se sont exposés.