Avec ses différents supports, Dar Assabh reste l'entreprise de presse pérenne. Notre consœur Assabah a été aux avant-postes du combat pour l'Indépendance puis du combat –autrement plus ardu – pour le progrès, pour l'édification d'un Etat et pour le raffermissement de la Nation. C'est là l'esprit ayant présidé à sa fondation par feu Habib Cheikhrouhou, un visionnaire, un précurseur et un militant de la première heure. Dans sa longue histoire, Dar Assabah a formé des générations et des générations. Elle reste l'école par excellence : Assabah, référence arabophone incontournable, à l'adresse du monde arabe et, même, en Occident... Le journal de l'intelligentsia constructive, toutes sensibilités confondues. «Le Temps», miroir de la société, de la proximité et reflet du débat politique contradictoire… Ce débat que les chancelleries occidentales en Tunisie prennent en considération. Et puis nos autres supports, véritables aires d'informations et de lecture. Notre groupe aura néanmoins vécu de sérieuses convulsions, au péril même de sa survie. En tous les cas, il est toujours resté légitimiste et légaliste. Et la légitimité seule l'histoire la confère ; la légalité, seules les institutions en sont garantes. Jamais, néanmoins, notre groupe n'a raté un rendez-vous avec l'histoire. Il a toujours épousé les causes de la liberté, de la démocratie, des droits de l'Homme et de la souveraineté nationale. Aujourd'hui c'est nous autres journalistes, techniciens, employés –et bien sûr avec l'appui de la Direction générale – qui plaçons notre fauteuil dans le sens de l'histoire. Nous faisons le serment d'aller encore plus vers les lecteurs, d'épouser la noble cause du peuple et de nous affranchir pour toujours des jougs et du diktat d'où qu'ils viennent. Nous œuvrerons à la légitimation des choix du peuple et lui seul ; nous axerons notre action vers la construction d'un avenir commun, loin de la marginalisation, de l'instrumentalisation et de la chasse aux sorcières. Ces derniers temps furent intellectuellement difficiles pour nous. Rien de plus avilissant qu'un journaliste bâillonné en effet. Mais quand même nous avons dit les choses presque comme elles se présentaient ; jouiions aux funambules et nous nous faisions censurer et taper sur les doigts… Pour que survive Dar Assabah au dessus des personnes et au dessus des intérêts égoïstes…Et si le journal est encore debout c'est parce que ses lecteurs et la conscience collective savent que nous avons résisté, en silence, comme des stoïciens, mais des stoïciens qui savaient qu'il y a toujours une crête après le creux de la vague et que, dans ses basculements, l'Histoire ne prévient personne. Pas même Ben Ali et son régime de terreur. C'est là notre serment de journalistes appartenant à une entreprise de presse qui tel le chaîne, plie mais ne rompt pas.